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En Septembre, écoute ce que bon te semble…

Voilà venir la fin inexorable des vacances, et la perspective souvent peu réjouissante de la rentrée. Peu réjouissante ? Rien n’est moins sûr. Glissons ensemble un œil las et cursif sur les programmes des salles de concert afin de nous convaincre du contraire, un verre de cognac à la main…

Joseph Deschamps, Bacchus ou l’Automne (1778) © Château de Versailles/Jean-Marc Manaï

Voilà venir la fin inexorable des vacances, et la perspective souvent peu réjouissante de la rentrée. Peu réjouissante ? Rien n’est moins sûr. Glissons ensemble un œil las et cursif sur les programmes des salles de concert afin de nous convaincre du contraire, un verre de cognac à la main… Même en se restreignant à la région parisienne par jacobinisme centralisateur et manque de place (mais vous retrouverez nos sélection dans l’Agenda des concerts baroques), le mélomane aura de quoi se mettre dans les oreilles, si vous voulez bien pardonnez l’inélégance de l’expression. Septembre n’est pas forcément le mois des moissons, mais on y récoltera quand même les surprises de la 23ème édition du Festival Baroque de Pontoise avec un programme aux titres évocateurs : “Brunettes et contredanses”, “La spiritualité dans l’Italie du Seicento”, “cantates françaises et lanterne magique”, et l’envoi de l’Automne musical du Centre de Musique Baroque de Versailles qui devra rivaliser avec son édition si spéciale de l’an passé.

Et dès Octobre, s’annoncera le grand évènement de la saison, celui pour lequel l’on tombera les feuilles mortes, le porte-monnaie, la fiction télévisée du soir, le rendez-vous galant du moment. Vous l’aurez deviné, il s’agit de la magicienne guerrière, de la redoutable sarrasine, de la toute-puissante et pourtant si misérable Armide au Théâtre des Champs-Elysées. Tragédie mise en musique ultime du partenariat Quinault-Lully, partition riche, audacieuse, d’un liant dramatique insoupçonné composée sur des vers très inspirés du comparse de toujours… Nous aurons sans doute l’occasion d’en reparler le mois prochain, dans un article consacré à cet opéra si particulier. Au même moment paraîtra le DVD attendu duCadmus & Hermione de l’an passé, coup de maître du tandem Lazar/ Dumestre.

Si l’on déroule le fil des rendez-vous jusqu’au frimas de décembre, que de spectacles, et de rencontres : Bach sera à l’honneur avec Nikolaus Harnoncourt comme un poisson dans son océan de cantates, Ton Koopman laissant libre court à ses appogiatures italianisantes dans les concertos pour clavecin, son élève Maasaki Suzuki dans une mystique messe en si. Et pour ces quelques manifestations que nous évoquons, combien d’autres nous échappent : que de Harry Bicket, de Jean-Christophe Spinosi, d’Hervé Niquet, d’Hugo Reyne, de Christophe Rousset dans les parages ! Voici donc quelques remarques, fort incomplètes, pour un ténu fil d’Ariane qui n’a d’autre prétention que de célébrer la vitalité de notre scène baroque. N’en jetez plus, la cour est pleine, mais comme le disait Saint-Simon, le Roi aimoit qu’elle fut fort grosse.

Bonne rentrée, et bonne lecture avec une Muse Baroque qui reste votre très humble et très dévouée servante, et n’aspire qu’au bonheur de se faire lire de vous.

Viet-Linh NGUYEN

Dernière modification: 20 juillet 2014
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