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L'Arbre de Mai

Sous la Rome antique si chère à nos librettistes pour célébrer les vertus guerrières et morales, le calendrier de Romulus de ce mois, chéri de nos lecteurs pour les jours de repos qui leur donnent l’occasion de parcourir – encore plus assidûment – nos pages, indiquait Maius, le mois dédié à la très ancienne divinité Maia. Immédiatement, nos érudits songent à la fille d’Atlas et mère d’Hermès, nymphe gambadant en Arcadie jusqu’à ce que Zeus le trouve à son goût, nourrice d’Arcas après la transformation de Callisto en ours. Et nos visiteurs se disent à raison que ces intéressants développement sont bien éloignés de l’illustration multicolore de ce champ hexagonal qu’un Hollandais génial coucha sur toile. Et bien non, car cette Maia-ci, homonyme, est en réalité une très ancienne déesse romaine, parèdre (déesse associée et souvent un peu inférieure) de Vulcain, comme on peut le retrouver chez Ovide.

Champ d’Auvers-sur-Oise © Muse Baroque, 2010

Sous la Rome antique si chère à nos librettistes pour célébrer les vertus guerrières et morales, le calendrier de Romulus de ce mois, chéri de nos lecteurs pour les jours de repos qui leur donnent l’occasion de parcourir – encore plus assidûment – nos pages, indiquait Maius, le mois dédié à la très ancienne divinité Maia. Immédiatement, nos érudits songent à la fille d’Atlas et mère d’Hermès, nymphe gambadant en Arcadie jusqu’à ce que Zeus le trouve à son goût, nourrice d’Arcas après la transformation de Callisto en ours. Et nos visiteurs se disent à raison que ces intéressants développement sont bien éloignés de l’illustration multicolore de ce champ hexagonal qu’un Hollandais génial coucha sur toile. Et bien non, car cette Maia-ci, homonyme, est en réalité une très ancienne déesse romaine, parèdre (déesse associée et souvent un peu inférieure) de Vulcain, comme on peut le retrouver chez Ovide.

Quoiqu’il en soit, cette Maia, délaissée de nos chers librettistes cette fois-ci, est peu ou prou associée à la Terre, et par extension au Printemps, à l’éveil de la nature, à Louis XIV partant glorieusement en campagne dégommer quelques pâtés Impériaux de l’autre côté du Rhin. Car avant notre beau calendrier réformé et si confiant en ses solstices, c’est bien mai qui marque le retour de la végétation et des fleurs, l’onde jaillissante et pure, parfois également le retour des morts. Et que ce soit Vulcain ou Belenos, voici un mois ardent, où le feu tient une place centrale.

Le christianisme tenta de récupérer cette épisode, et de manière savoureuse, en Allemagne, la nuit du 1er mai est celle de Walpurgis, abbesse de Heidenheim symbolisant le Feu purificateur que Goethe mentionne chez Faust mais dont les feux seront jugés par trop hérétiques par l’Inquisition du XVème siècle. Mais venons-en à présent au sujet de notre éditorial, cet arbre de mai qui traverse les folklores du continent, du Maibaum bavarois au Mai du Hainaut, en passant par notre monde occitan, pourquoi ne le pas planter virtuellement sur cette page déjà verdoyante ?

Associons ce symbole de vie, ce Platane Xersien symbole de vie et de renouveau à la musique, prenons en guise de tronc une basse continue, solide et fière, enracinée dans ses valeurs longues. Enfonçons-là doucement dans la gangue des cinq portées, en guise de piédestal. Et attendons la croissance de l’ouvrage, les multiples branchages aux noms de mouvements, les feuilles qui sont autant de notes, les fleurs autant d’ornements. Que les trilles, mordants et appogiatures deviennent des pétales, le souffle de la brise caressante une ode vivaldienne. Et que cet arbre de mai devienne un arbre musical, où Maia et Euterpe se rejoignent au son des cistres et des flûtes !

Viet-Linh Nguyen

 

Dernière modification: 4 mai 2010
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