Rédigé par 21 h 03 min Actualités, Editos

Nouvelle Muse (édito de juillet 2014)

Avouez-le et repentez-vous, fidèles lecteurs suspicieux. Depuis un peu moins de deux ans que Le Grand Dessein a été initié, repoussé, bringuebalé, vous avez été sur le point de n’y plus croire. Les retards sporadiques de publications, loin d’être autant de signes d’une coupable fainéantise auraient du vous persuader de notre surmenage effréné. Et, à la manière d’Ovide (plutôt que de Kafka, espérons-le), voici la Métamorphose de notre vieillissante compagne marbrée, digne fanal du web antique.

Le 14 juillet, la Révolution arrive !

Avouez-le et repentez-vous, fidèles lecteurs suspicieux. Depuis un peu moins de deux ans que Le Grand Dessein a été initié, repoussé, bringuebalé, vous avez été sur le point de n’y plus croire. Les retards sporadiques de publications, loin d’être autant de signes d’une coupable fainéantise, auraient du vous persuader de notre surmenage effréné. Et, à la manière d’Ovide (plutôt que de Kafka, espérons-le), voici la Métamorphose de notre vieillissante compagne marbrée, digne fanal du web antique.

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© Muse Baroque, 2014

Car rappelons-nous ensemble de la grande aventure de Muse Baroque et de ses deux supports précédents, une épopée commencée de manière antédiluvienne avec l’ébauche d’une discothèque idéale baroque. Le fond était bleu, grossier, de la teinte présente autrefois utilisée pour le menu. Le premier titre, trop teuton (on est bachien, ou on ne l’est pas), difficilement prononçable et encore moins intuitif était « Barockmusik ». C’était en 2003. Et puis la Muse a peu à peu pris son identité et son envol, avec sa spécialisation si précieuse à l’heure où les magazines musicaux ont subi un phénomène de concentration, et disons-le tout net, d’appauvrissement. A l’heure où notre inspiration, le luxueux et docte Goldberg, n’est plus que cendres et que même ses archives cybernétiques ont été retirées, comme dans un cauchemar de Minitruth orwellien. La Muse donc, avec son quarteron de passionnés, son équipe de discophiles, thésards, musiciens au CNSM et autres baroqueux. La Muse, avec son enthousiasme et son style d’honnête homme perdu dans ce XXIème siècle qui paradoxalement érige cette ex-contre culture post-soixante-huitarde en symbole de la branchitude hype à laquelle notre magazine un brin conservateur et grognon tente d’opposer le plaisir unique de la redécouverte et l’esprit pionnier des défricheurs. La Muse, enfin, qui malgré de timides agitations mondaines sur les réseaux sociaux était tout de même bien obsolète en termes techniques, comme si l’on continuait d’asséner des plafonds à compartiments et des marbres polychrome à l’orée du renouveau néo-pompéien d’un Siècle des Lumières finissant.

Il était donc grand temps d’abattre notre château de cartes, et de faire du « façadisme » en rénovant notre site pour une meilleure fluidité de navigation, tout en conservant la sobriété d’ergonomie qui est nôtre, en évitant les bandeaux tapageurs et les “pop-ups” clignotants. Cette v2 en est encore à ses balbutiements et continuera d’être améliorée de manière continue. Nous avons toutefois jugé qu’elle avait atteint un stade de maturité suffisant pour vous être présentée, répondant ainsi à vos légitimes désirs.

© Muse Baroque, 2014

© Muse Baroque, 2014

Vous trouverez ainsi, non seulement une identité graphique renouvelée, mais dans la continuité de l’existant, avec la Muse toujours présente, et ce fond vert à motifs floraux à la fois si reconnaissable, charmant et indigeste, telle une tenture damassée, le bandeau comme les logos des notes refondus. Comme pour compenser la modernité abrupte de ce passage au web 2.0, nous avons voulu renouer avec les Anciens, avec ce papier vergé et ces polices de titres qui sentent bon les plombs, nous avons aussi souhaité conserver les couleurs noires et rouges, si chères aux imprimeurs des XVIIème et XVIIIème siècles.

Pour le reste, comme vous en ferez l’expérience, la navigation devrait être grandement facilitée, avec de nouveaux regroupements de rubriques, une page d’accueil où s’affichent les dernières publications, des vignettes, des titres, des résumés accessibles au premier abord. L’agenda baroque a également été chamboulé, et la Newsletter mensuelle, arrêtée depuis trop longtemps, fera sa réapparition. Les nuages de mots-clé ou le moteur de recherche permettront des recherches plus abouties, plus aisées, plus rapides.

Du point de vue de la ligne éditoriale, nous ferons comme dans le Guépard, et nous avons tout changé pour que rien ne change. On notera toutefois des brèves plus régulières pour un “je-ne-sais-quoi” complice, et l’ouverture expressément assumée aux arts baroques, car la musique baroque ne saurait se comprendre sans appréhender les autres arts de notre époque de prédilection. Nous avions déjà entamé cette inflexion – plébiscitée – à travers notamment les compte-rendus d’expositions. Nous poursuivrons dans cette voie, avec de temps à autres des incursions théâtrales, architecturales, picturales, sculpturales. Et on avouera qu’il n’y a rien de mieux qu’un beaux Ruckers au milieu de ses boiseries à grotesques.

Pour ceux qui s’inquièteraient de la perte de mémoire, à ce jour près de 70 % du contenu de l’ancien site a été migré, et nous continuons les travaux sur les articles restants. Cette opération a demandé beaucoup d’effort, afin de transférer page par page nos archives. Certaines sections comme les documents d’époque ne sont pas encore terminées.

En revanche, les temps de chargement des pages sont encore parfois assez longs, en raison du nombre d’images, et de l’infrastructure plus lourde (police ad hoc, etc.), et nous vous remercions de votre patience. Une section d’aide vous accompagnera également pour mieux comprendre le parcours du site, et par exemple la manière de passer d’un article à l’autre en utilisant la petite flèche en haut à droite des articles, et non la flèche « précédent » de votre navigateur, même si nous avons voulu garantir une expérience la plus immédiate et intuitive possible.

Cela va sans dire, ce grand changement a nécessité un investissement chronophage de nos équipes, et en particulier du Bureau de la revue, ainsi que du graphiste et webdesigner. Que tous ceux qui ont contribué – et qui contribuent encore et encore – à cette Nouvelle Muse, soient ici très chaleureusement remerciés.

Enfin, la Nouvelle Muse sera, à l’instar de Versailles (comparaison un brin mégalomane, convenons-en), un chantier de longue haleine, un  « work in progress ». Vos retours seront les bienvenus pour faire de notre Muse un nuage olympien.

Vive la musique baroque, vive la nouvelle Muse !

Viet-Linh Nguyen

Étiquettes : Dernière modification: 16 juillet 2014
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