Rédigé par 18 h 37 min Concerts, Critiques

Sixties are beautiful (Festival de Potsdam 2014)

Au mois de juin que pensez vous d’un peu de vert, de bleu, de lacs et de forêts ? Certains peuvent se dire : L’Alsace ! La Bretagne ! Les Vosges ! La Savoie ! Et pourquoi pas l’Allemagne, au cœur du Brandebourg ? Pour ceux qui aiment bien barouder, Potsdam n’est pas une banlieue de Berlin.

POTSDAM MUSIKFESTSPIELE 2014

Juin 2014

LA MÉDITERRANNÉE

 

© Musikfestspiele Potsdam Sanssouci/ Foto: Stefan Gloede

© Musikfestspiele Potsdam Sanssouci/ Foto: Stefan Gloede

Au mois de juin que pensez vous d’un peu de vert, de bleu, de lacs et de forêts ? Certains peuvent se dire : « L’Alsace ! La Bretagne ! Les Vosges ! La Savoie ! » Et pourquoi pas l’Allemagne, au cœur du Brandebourg ?

Pour ceux qui aiment bien barouder, Potsdam n’est pas une « banlieue » de Berlin. C’est la capitale de l’Etat du Brandebourg et fut naguère le siège de la puissance prussienne et plus tard capitale de l’Empire Allemand.  Pour vous donner une idée,  si Berlin est composée d’un souvenir de pierre serti de métal et de verre,  Potsdam est un bijou baroque préservé dans toute sa splendeur.

Contrairement à Versailles où l’empreinte de la majesté surnaturelle Louis-quatorzienne demeure, Potsdam est une ville à taille humaine et à la « douceur de vivre » toute XVIIIème siècle. 

Que ce soit à travers les débris des siècles dans le Alte Markt et les grisailles laissées par le régime Socialiste, ou bien les merveilleuses petites maisons du Quartier Hollandais, Potsdam est une ville agréable de la Tiefersee aux extrémités du domaine de Charlottenhof et tout le long du Havel aux verts méandres, riches en lumières diverses.

Tout comme Versailles,  Potsdam a été touchée par l’Histoire.  Le Neuegarten aux bords du mystérieux « Lac de la Vierge» à la fois siège des années de philosophie et de Sturm und Drang avec le Palais de Marbre de Frédéric-Guillaume II (1786 – 1797) et des négociations partitionnaires de la Conférence interalliés de Potsdam au château de Cecilienhof.

Potsdam est une poésie, surtout sous la lumière d’été. Les poncifs culturels tombent en morceaux et se révèlent sans fondement. Puisque l’on peut déguster à l’orée des marches de la Prusse, cette douceur de vivre dont les hommes du XVIIIème siècle vantaient tant les bienfaits. 

Potsdam, capitale Impériale et Royale, se démarque par sa beauté et son histoire, mais aussi pour le cœur musical qui l’habite et qui bat à tout rompre. Que ce soit au sein de la Nikolaisaal et l’orchestre de Potsdam, ou bien dans la célébration estivale du Musikfestspiele,  la musique à Potsdam est chez elle, comme au temps du Grand Frédéric. 

L’arrivée à Potsdam l’été se fait sous les doux ombrages des bois, aux rives des lacs bleus de la plaine du Spree et du Havel. La fraicheur se mêle aux dorures d’une lumière splendidement calme. On pourrait même goûter sans bouger aux rives de la Tiefersee au silence de l’après-midi. C’est justement par cette suave torpeur brisée de bleu que Potsdam accueillit la Muse et son messager, tout près de la Tiefersee, au cœur du Hans-Otto Theater pour un peu de soleil Napolitain, au milieu du soir naissant Potsdamer. 

Pedro Octavio-Diaz

Vers le site du festival 

Étiquettes : , , Dernière modification: 8 juin 2021
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