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La Musique dignement fêtée … (Armide, Lully, Les Talens lyriques – Opéra national de Lorraine, 21 juin 2015)19juil2015
Si, partout en France ce week-end, la Musique était l’objet de tous les honneurs qui lui sont dus, les regards se devaient de converger vers une ville de l’Est de la France, Nancy. Cette cité connue entre autre pour sa sublimissime Place Stanislas rayonnait encore plus particulièrement par le spectacle en son sein le plus précieux, son opéra où était donnée Armide de Jean-Baptiste Lully coproduite par l'Opéra national de Lorraine et le Centre Chorégraphique National (CNN) – Ballet de Lorraine.
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Clémence ou manipulation ? (Mozart, La Clémence de Titus, Opéra comédie de Montpellier, 3 avril 2015)27avr2015
En politique la grandeur d'âme et la générosité n'existent pas : leur invocation ne cache que d'habiles comportements destinés à flatter l'image de leur auteur, repris et magnifiés à l'envi par leurs thuriféraires. Voici à peu près le sens de la mise en scène que nous propose Jorinde Keesmat pour cette Clémence un peu décalée, tant au plan de la lecture que de la scénographie (des empilements de structures de hauteur variable, évocation des niveaux de lecture de l'oeuvre originale ?).
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Après Hippolyte & Aricie en 2009 puis Les Indes Galantes en 2012, l'Opéra Capitole confirme cette saison encore son attachement à Rameau avec cette fois Castor & Pollux. Tant musicalement que scéniquement, cette production s'inscrit assurément dans la haute lignée des deux productions inoubliables qui l'ont précédée.
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Tandis qu'un vent froid de mars balayait la plaine d'Alsace, les spectateurs emplissaient peu à peu la petite salle bonbonnière du théâtre de Colmar, dont la jolie fresque multicolore du dôme tranche sur le blanc immaculé des stucs. Le Mariage secret a été un peu délaissé des programmations lyriques ces dernières années, et c'est bien dommage...
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Déménagement de l’Opéra Garnier à Clichy-sous-Bois et Dubaï (Paris International Music Center)1avr2015Publié dans : Actualités - Edito
Lors d'une conférence de presse dans les salons du Palais-Royal avant le prochain transfert des services du Ministère de la Culture et du Conseil d'Etat à Fresnes, la Ministre de la Culture a annoncé qu'elle suivrait intégralement les recommandations de la Commission bipartite pour la promotion de la Musique pour Tous...
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Même si la Turquie peut s’avérer lointaine… A l’époque où Mozart compose l’Enlèvement au Sérail, Die Entführung aus dem Serail, les empires ottoman et autrichien sont limitrophes. Ce sublime pays se trouve donc à quelques encablures du monde occidental. La puissance turque s’exerce de la Méditerranée orientale jusqu’à une grande partie de l’Afrique du Nord.
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L’honneur du sultan (Handel, Tamerlano, Les Talens Lyriques – Théâtre de la Monnaie, 6 février 2015)1mar2015
Face à une Alcina caractéristique d'un Haendel flamboyant, où volent les arias, Tamerlano campe une autre facette du compositeur, plus résolument dramatique et aussi plus innovante musicalement, notamment en confèrant un rôle de premier plan au ténor Bajazet. Comme pour Alcina, autre volet de ce dyptique programmé en ce début d'année, le théâtre de la Monnaie avait choisi d'employer le cadre reconstitué de la scène du théâtre de Drottningholm, afin d'y transposer la mise en scène de Pierre Audi, adaptée par Astrid Van den Akker.
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Désenchantement enchanteur (Haendel, Alcina, Les Talens Lyriques – La Monnaie, Bruxelles, 07/02/2015)26fév2015
Alcina la magicienne perd ses pouvoirs en devenant follement amoureuse de Ruggiero. Ce dernier la trahira lorsque Melisso, sous les traits de son ancien mentor Atalante, l'aura ramené à la réalité. Au final, l'île enchantée disparaît, et la magicienne s'enfuit devant le triomphe de l'amour conjugal...
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Fastes thébains (Steffani, Niobe – Gauvin, Jaroussky, Paul O’Dette, Stephen Stubbs, Erato)22fév2015
Contemporain de Corelli, Purcell et Alessandro Scarlatti, Agostino Steffani fut non seulement un compositeur et un claveciniste célèbre de son temps, mais également évêque et diplomate (en tant que vicaire apostolique du Saint-Siège). Il est né à Castelfranco Veneto. Dès son plus jeune âge ses talents de chanteur d'opéra à Venise retinrent l'attention de l'électeur de Bavière, qui l'emmena à Munich afin de compléter son éducation musicale.
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Voici un enregistrement qui tout à la fois rend justice à Veracini, et éclaire d'un jour nouveau la production lyrique à Londres au XVIIIème siècle. Les admirateurs de Haendel connaissent tous la situation délicate dans laquelle le plaça la création de l'Opéra de la Noblesse, qui attira par de meilleurs cachets les chanteurs que le Caro Sassone avait fait venir d'Italie à grand prix : le castrat Senesino, la Cuzzoni, la basse Montagnana.
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En novembre 1780 Mozart, âgé de vingt-quatre ans, quitte à nouveau Salzbourg. Rentré en 1779 de son long voyage en Europe, il n'a cessé d'y subir les reproches de son père, qui a attribué à sa négligence la mort de sa mère à Paris. Il échappe ainsi momentanément à ce dernier...
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Le Théâtre des Champs-Elysées nous proposait en cette fin d'année une lecture très attendue, mise en scène par Denis Podalydès, avec des décors d'Eric Ruf et des costumes de Christian Lacroix. Celle-ci est plutôt convaincante au plan esthétique : les grandes cloisons d'acajou qui divisent la scène forment un bel écrin, qui évoque immanquablement un palace des années 30, et Christian Lacroix jongle habilement...
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Avec des marionnettes (Les Indes Galantes , Les Paladins, Corréas – Reims, 19 décembre 2014)29déc2014
En cette année du 250e anniversaire de la mort de Rameau, les mélomanes baroqueux ont pu assister à de nombreux spectacles et concerts, avec un certain nombre de recréations et d’adaptations en tous genres : Les Fêtes de l’Hymen et de l’Amour, La Naissance d’Osiris, Daphnis & Eglé, La Belle-mère amoureuse, Le Temple de la Gloire…
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La constance de l’Amour (Rameau, Zaïs, Les Talens lyriques, Rousset – Versailles, 18/11/2014)7déc2014
Pour nous présenter l'oeuvre, Christophe Rousset a choisi la version d'avril 1748. Comme à l'habitude il anime avec une précision minutieuse un orchestre des Talents Lyriques aux sonorités moëlleuses et aux attaques bien ajustées. Les percussions qui évoquent le chaos lors de l'ouverture du prologue offrent un effet saisissant particulièrement réussi ; elles semblent préfigurer les déconcertants accords syncopés du prélude du cinquième acte des Boréades.
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Une soirée de première à l’Opéra Royal de Versailles ressemble aux rêves des monarques qui élevèrent naguère leur demeure marmoréenne. Au cœur de la nuit de novembre, les pas frôlent les pavés humides où se reflète le mirage splendide du palais aux éclats pyrotechniques. Comme les ambassades grandioses d’antan, Versailles se paraît des atours de merveille pour accueillir le plus italien des Saxons : Johann Adolf Hasse.
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Ce programme original a suffisamment attiré notre attention pour que nous fassions le déplacement jusqu'à Bâle. A quelques jets de pierre de la frontière française, le cadre moderne de la Voltahalle, éclairé à la bougie, nous immergeait d'emblée dans une atmosphère résolument baroque.
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Plaisirs, doux vainqueurs… (Rameau, Hippolyte & Aricie, Christie, Kent – Glyndebourne, Opus Arte)13nov2014
La production 2013 de Glyndebourne emprunte avec bonheur quelques-uns des interprètes de la remarquable production de Garnier en 2012, dirigée par Emmanuelle Haïm. On y retrouve en particulier le couple royal composé de Sarah Connolly et Stéphane Degout, ainsi que François Lis (qui ajoute le rôle de Neptune à ceux de Pluton et Jupiter).
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Scylla et Glaucus, seul œuvre scénique connue du maitre de l’école française du violon fut représentée pour la première fois à l’Académie Royale de Musique de Paris le 4 Octobre 1746. A cheval entre l’ancien régime et les Lumières toutes naissantes, mais déjà bien établies, ce fut une œuvre résolument tournée vers l’avenir et comportant déjà certaines des idées que les Lumières porteront six ans plus tard et après...
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Après le succès de la tournée Rokoko aboutie par l’enregistrement du même nom, Max Emanuel Cencic se tourne à nouveau vers le maître incontesté de l’opera seria Johann Adolf Hasse (1699-1783), le Cher Saxon. Ce compositeur plus que prolifique, puisqu’il n’écrit pas moins de 56 opéras interprétés par les plus grands chanteurs de l’époque, de Farinelli à Faustina Bordoni, qu’il épousa.
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Sous le signe de la tragédie (Rameau, Castor & Pollux, Le Concert d’Astrée, Haïm – Lille, 17/10/2014)23oct2014
Cette année musicale placée sous le signe du 250ème anniversaire de Rameau a suscité plusieurs productions de son Castor et Pollux, généralement à partir de la seconde version (1754) plus aboutie que celle de 1737. Nous avions chroniqué il y a quelques mois une fort honorable version de concert donnée à Bordeaux par Raphaël Pichon.
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Au terme de cette année Rameau, c’est avec Castor & Pollux qu’Hervé Niquet initie son propre hommage au grand compositeur, hommage qui se poursuivra en novembre par le Gala Rameau. Tragédie éminemment guerrière, dépourvue dans sa version de 1754 de l’usuel prologue politique, elle recèle toute l’exubérance mélodique de Rameau, et déploie dans ses harmonies ce qu’Hervé Niquet n’hésite pas à appeler le summum de l’abstraction.
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Fulgurant testament (Les Boréades, Les Musiciens du Louvre, Minkowski – Versailles, 05/10/2014)15oct2014
Compositeur qui s'est consacré tardivement à l'opéra, Rameau a toujours attaché un soin particulier à l'orchestre. Les nombreux intermèdes dansés de la tragédie lyrique lui ont fourni de brillantes occasions de donner aux instruments leur pleine mesure, tandis que les passages chantés tissent une savante composition entre les moyens de la voix et ceux des musiciens.
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Après le succès de Phaéton (1683), Amadis marque une nouvelle étape de la fructueuse collaboration entre Lully et Quinault. Mais le contexte politique a fortement évolué en quelques mois, tandis que les deux compères renouvellent le genre de la tragédie lyrique en plusieurs de ses points fondamentaux. En France la Reine est morte en juillet 1683, et si dès octobre le Roi se remarie secrètement avec Madame de Montespan, il est tenu officiellement d'observer une période de deuil...
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Premier des six opéra-ballets de Rameau, Les Indes galantes se composent d’un prologue et de quatre entrées – et non actes – dont celle « Les Sauvages » fut ajoutée l’année suivant la création. Ce ballet héroïque, sur livret de Louis Fuzelier, s’inscrit dans la veine exotique du XVIIIème siècle...
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De nos jours, Phaéton, de même que les opéras de Lully, figure hélas trop rarement à l'affiche des scènes lyriques françaises. La version de concert donnée en 2012 salle Pleyel sous la conduite de Christophe Rousset avait suscité forces louanges. Aussi il est heureux que, trente ans après le premier enregistrement intégral réalisé par Marc Minkowski (nous y reviendrons plus loin), la captation de cette soirée permette à tous de juger de ses qualités, et à quelques privilégiées de s'en souvenir.
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Il est des œuvres qui enflamment le cœur sans raison apparente et qui brisent toute notion avec le temps pour quelques heures. Proposition originellement du Festival d’Innsbruck, la redécouverte scénique de La Stellidaura Vendicante de Francesco Provenzale est un cadeau de magma enflammé de Naples pour le public de Potsdam.
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La Haute-contre21août2014
Il existe quelques hautes-contre en voix de femme qui n'ont pas la rondeur des bas-dessus (mezzo), mais une force bien supérieure, avec un timbre qui est celui de la vraie haute-contre (sic). J'ai connu une dame religieuse qui, avec une telle voix, en couvrait facilement trente autres, et se faisait entendre à une distance extraordinaire. Voilà qui laisse rêveur…
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Jules César en Egypte21août2014
Le livret de l'opéra Giulio Cesare de Händel s'inspire de l'épopée égyptienne de Jules César. Si son auteur Nicola Francesco Haym a pris de nombreuses libertés vis-à-vis de la réalité historique, il n'en reste pas moins que la trame du récit se base sur des faits réels : En - 48, la guerre civile fait rage entre César et le dernier défenseur du système républicain : Pompée.
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Définitions musicales tirées du Dictionnaire Dramatique de La Porte & Chamfort Lacombe, Paris, 17763août2014
L'œuvre de La Porte et Chamfort se veut à la fois un ouvrage de référence et une véhémente défense du théâtre français, incluant la tragédie lyrique. Aussi, à côté d'articles relativement neutres tels récitatif, on trouve des développements remarquablement polémiques à opéra, par exemple où l'auteur déprécie Lully et l'opéra italien.
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Charles Burney analyse Orlando de Haendel (1789)2août2014
De 1776 à 1789, Charles Burney, musicologue et musicien, fit paraître sa monumentale Histoire générale de la Musique (A General History of Music) sur laquelle il travaillait depuis 1769 et pour laquelle il effectua un voyage d'étude de 6 mois en France et en Italie. Fidèle à l'esprit encyclopédiste des Lumières, l'auteur tente de retracer en une vaste fresque analytique l'histoire de la musique européenne depuis l'Antiquité grecque.
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Orlando constitue le dernier opéra de Haendel destiné au castrat Senesino, qui devait quitter la troupe dès juin 1733 suite à une dispute avec le compositeur, puis rejoindre la troupe de l'Opera of the Nobility créé l'année précédente. Le compositeur y renoue avec la tradition magique des débuts londoniens, qui anime notamment le Rinaldo.
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Voici 2 ans, les heureux avaient pu assister aux représentations à La Monnaie, dans une mise en scène relativement quelconque de Pierre Audi, peu inspiré. Mezzo avait d'ailleurs procédé à une captation. Entre-temps, le disque est paru, dont vous lirez la chronique sur nos pages, superlatif et différent par rapport à la référence des 2 incursions de Christie (Erato et DVD Arthaus).
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Depuis plusieurs décennies déjà, le petit opéra de Henry Purcell fait partie des incontournables du répertoire baroque qu’un ensemble qui se veut respectable doit aborder, au moins une fois. Hervé Niquet, René Jacobs, William Christie… et aujourd’hui Vincent Dumestre. Mais à quoi bon une nouvelle fois ? Quelle nouveauté de lecture apporter à cette œuvre maintes fois jouée et assaisonnée pour les goûts les plus variés ?
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Platée occupe une place à part dans la production de Rameau ; il demeure une référence dans le trop rare genre comique au sein du répertoire lyrique français, voire de l’opéra en général. Le raffinement et la densité de l’orchestration ramiste y accompagnent sans retenue les déchaînements les plus triviaux de la pauvre nymphe, dans une farce hénaurme, qui parodie avec verve et ironie tout autant la classique tragédie-lyrique que les scènes de genre en vogue en cette première moitié du XVIIIème siècle.
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« Vivez, Clorinde vous l’ordonne » (Campra, Tancrède – Schneebeli, Tavernier – Versailles, 07/05/2014)15mai2014
Bien entendu, l'histoire contrariée de Tancrède et Clorinde d'après la Jérusalem délivrée du Tasse, cette West Side Story des croisades comme la vante les notes de programme, c'est d'abord le Combattimento di Tancredi e Clorinda de Monteverdi, d'une puissance condensée inégalée.
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Tamerlan à la cour du roi Guillaume (Haendel, Tamerlano – Cencic, Xabata, Pomo d’Oro – Naïve)13mai2014
La rivalité des deux conquérants Tamerlan et Bajazet avait inspiré les auteurs de théâtre européens dès le XVIIème siècle. Après le Bajazet de Racine (1672, centré sur un personnage portant ce nom, mais dans une aventure contemporaine sans Tamerlan), l'auteur dramatique français Jacques Pradon écrivit en 1675 un Tamerlan ou la Mort de Bajazet.
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La Finta Giardiniera, oeuvre de jeunesse de Mozart (il avait alors dix-huit ans) créée à Münich en 1775, est peu fréquemment représentée sur les scènes françaises. C'est donc avec une gourmandise emprunte de curiosité que votre serviteur se préparait à assister à cette représentation, fruit des efforts conjoints des opéras de Lille et de Dijon.
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Sublime Clémence (Mozart, Clemenza di Tito – Kazem Abdullah, John Fulljames – Nancy, 06/05/2014)11mai2014
La Clémence de Titus, K.621 est un opera seria avec récitatifs et airs, en deux actes composé par Wolfgang Amadeus Mozart en 1791, sur un livret en italien de Caterino Mazzolà d’après Metastasio inspiré du Cinna de Corneille. Cet opéra a été créé le 6 septembre 1791 au Théâtre des Etats (en tchèque : Stavovské divaldo) à Prague, à l’occasion du couronnement de Léopold II comme Roi de Bohème...
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C’est un Orfeo remarquablement subtil, raffiné et érudit qu’Andrew Parrott nous convie. Un Orfeo homogène et doux, pastel et lumineux, nimbé de l’éclat de la Renaissance. Si l’on veut situer cette approche à l’emporte-pièce, on la dira totalement opposée aux visions musclées et opératiques à la Haïm (Virgin), ou à la luxuriance triomphante d’un Harnoncourt ou d’un Jacobs.
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Fraîcheur (Mozart, Apollon et Hyacinthe – Les Folies Françoises, van Parys – 08/03/2014)31mar2014
Ceux d'entre nous qui ont ânonné la lecture de la Guerre des Gaules en vue d'interminables versions peuvent mesurer la gageure qui consiste à chanter un opéra en latin ! Certes me direz-vous, les cantates témoignent que le latin peut être enveloppé avec panache, mais comment libérer l'expressivité indispensable à l'opéra dans cette langue dont on ne connait au mieux que des prononciations restituées ou fantaisistes...
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Un oratorio politique16mar2014
Nous l'attendions depuis un moment, ce Carlo, donné en concert en décembre 2009 en Norvège, mais surtout dès 2003 dans le cadre du Festival Scarlatti de Palerme avec Europa Galante cette fois-ci et ce malgré des difficultés financières. Nous l'attendions depuis un moment et encore plus depuis que Fabio Biondi avait mentionné cette parution dans un entretien qu'il nous avait accordé.
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Very Nice5mar2014
L'Opéra de Nice Côte d'Azur proposait l'autre soir une oeuvre du Caro Sassone trop rarement représentée en France, Sémélé, dans une mise en scène de Jakob Peters-Messer, qui transpose astucieusement l'action dans l'univers de la haute couture : l'archi-classique morning suit de Cadmus lors de la scène du mariage contraste avec la tenue d'Ino...
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Theodora est l'un des oratorios tardifs de Haendel. Créé en 1750, il ne connut qu'un succès d'estime auprès du public londonien, avec 3 représentations. Pourtant, de même qu'avec l'ultime Jephta, cette œuvre, à la fois directe et tendre, compte parmi les plus belles du compositeur, visiblement inspiré par cette trame pourtant d'une désarmante simplicité dû à un Révérend Morell à la plume un brin indigeste.
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Mozart Transfiguré9fév2014
Après les Messes et les drames, Danaüs prévu et le Vésuve bientôt débordant ses laves vers Herculanum, le Palazetto Bru-Zane, dans son parcours passionnant de redécouverte et partage de la musique Française poursuit les incantations symboliques, cette fois-ci avec un coup d’éclat.
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L’Amour par effraction9fév2014
Qu’est-ce que l’amour ? Telle est la question après celle de Dieu et de l’être qui intrigue le plus la philosophie. Si le rapport à autrui dans nos sociétés contemporaines semble quelque peu se déliter, il est un lien certain qui est devenu l’obsession et la quête de jeunes et vieux : l’Amour.
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Orfeo incontestablement humain …26jan2014
L’Orfeo de Monterverdi marque un tournant dans l’histoire de la musique, conçu à une période charnière qui symbolisera la frontière entre le style de la fin de Renaissance et celui du début du Baroque avec la naissance de l'opéra...
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En cette seconde moitié du XVIIIème siècle, l'usage se développa à Paris de procéder à de nouvelles orchestrations d'ouvrages anciens, et de confronter lors des représentations le répertoire traditionnel aux œuvres nouvelles issues du même livret, toutefois généralement remanié.
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Le beau doublé du chevalier Glück à Amsterdam20déc2013
Arrivé à Paris à l'automne 1773 à l'instigation de sa protectrice la Dauphine Marie-Antoinette et soutenu par Antoine Dauvergne qui était alors l'un des Directeurs de l'Académie Royale de Musique, le chevalier Glück était venu en France avec le grand dessein de renouveler le genre de la tragédie lyrique française.
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L’humanité triomphant d’un ordre barbare27nov2013
L'échec de son Echo et Narcisse (1781) avait signé l'arrêt de la courte carrière parisienne de Gluck, qui s'était retiré à Vienne. Celle-ci allait pourtant rebondir d'une manière surprenante. Dès 1780 en effet il était sollicité en vue de produire un nouvel opéra pour Paris ; le choix de l'intrigue se porta rapidement sur Les Danaïdes, tirée de la tragédie de Le Miette créée en 1758 à la Comédie-Française, Hypermnestre.
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Une bien belle Hélène13nov2013
Chanteur à la basilique San-Marco dont le maître de chapelle n'était autre que Claudio Monteverdi, Francesco Cavalli se lance à partir de la fin des années 1630 dans la composition d'opéras, dont les représentations sont encouragées par la construction récente de deux théâtres permanents à Venise, le San Cassiano (1637) et le San Moise (1639).