Rédigé par 16 h 11 min CDs & DVDs, Critiques

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Certes, l’orchestre de Pal Nemeth n’est ni le plus élégant, ni le plus précis. La basse continue est pesante, l’orgue positif rébarbatif. Les cordes, bien que suffisamment dynamiques, demeurent pâteuses et parfois d’une justesse approximative.

Antonio VIVALDI (1678-1741)

Motets pour soprano et orchestre

Canta in prato RV 623, O qui caeli terraeque serenitas RV 631, Nulla in mundo pax sincera RV 630, In furore iustissimae irae RV 626, Carea rosae respirate TV 624, Vos aurae per montes RV 634 

Maria Zadori (soprano)
Capella Savaria (sur instruments d’époque), dir. Pal Nemeth 

69’40, Harmonia Mundi, enr. 1992 [clear]

Certes, l’orchestre de Pal Nemeth n’est ni le plus élégant, ni le plus précis. La basse continue est pesante, l’orgue positif rébarbatif. Les cordes, bien que suffisamment dynamiques, demeurent pâteuses et parfois d’une justesse approximative. L’équilibre sonore est tiré vers les graves, sans justification. Enfin, les tempi sont assez uniformes et manquent de relief.

Mais alors pourquoi diable recommander cet enregistrement désormais disponible en collection économique ? Pour l’extraordinaire prestation de Maria Zadori bien entendu. Soprano charnue et corsée sans perdre pour autant ses purs aigus, l’artiste maîtrise parfaitement le phrasé vivaldien, ses envolées élégiaques et ses débordements virtuoses. La vocalise est nette, racée, d’une fluidité confondante, le souffle ample et fier. Dans ses motets, d’une écriture très opératique et d’une ferveur ma foi assez douteuse, Maria Zadori insuffle son sens du drame à chaque mot, use savamment de son art du retard et de l’ornement. Aussi, malgré la désolante platitude de l’accompagnement (même l’introduction du “In Furore” ne décolle pas), on assiste sans aucun doute à une belle leçon de chant. 

Armance d’Esparre

Technique : prise de son peu détaillée

Étiquettes : , , , Dernière modification: 9 novembre 2020
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