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"Belles lettres de danse"

Compagnie Divertimenty

 Irène Feste et Guillaume Jablonka - D.R. (en n&b)

"Belles lettres de danse"

Spectacle didactique autour de la danse baroque animé par la Compagnie Divertimenty :

Guillaume Jablonka, Irène Feste, Virginie Garandeau

 

Samedi 18 Décembre 2010, Opéra Comique, Paris.

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« La danse donne la Grâce aux avantages que nous recevons de la Nature », Pierre Rameau, Le Maître à danser (1725)

En cet après-midi neigeux, une petite troupe marquée par la jeunesse s’était réunie au foyer de l’Opéra Comique pour assister à la production originale que proposait la Compagnie Divertimenty. Sur trame d’amours princiers, Virginie Garandeau construit sa narration fluide et agréable à partir de témoignages de l’époque, comme les Mémoires de Mademoiselle de Montpensier ou encore Le Maître à Danser de Pierre Rameau. C’est donc en nous contant une histoire que la Compagnie Divertimenty nous introduit peu à peu dans l’univers extrêmement réglé de la "belle danse" telle qu’elle était pratiquée sous l’Ancien Régime. Tout autant moyen de séduction qu’élément indissociable des manifestations sociales de la Cour, cet art occupait une place centrale dans l’éducation des jeunes gens de bonne famille. Contribuant fortement au rayonnement d’excellence de la France en Europe, l’on venait de toutes parts se former auprès des maîtres à danser français.

Si le point de vue choisi par nos artistes charme par sa poésie, l’on regrette que leurs explications ne soient restées souvent que trop générales et que certains aspects et évolutions de la danse aient été rapidement survolés ; le personnage de Raoul-Auger Feuillet (c.1660 – 1710), par exemple, n’a été que brièvement évoqué alors qu’on lui doit un système de notation des pas de danses extrêmement précis, fixant ainsi un savoir qui était jusque-là essentiellement transmis de manière orale. Autre regret, celui du support musical; un petit nombre de musiciens - ne serait-ce qu’un dessus et une basse – aurait rendu l’accompagnement plus vivant que celui d’un simple enregistrement et le spectacle n’en aurait été que plus captivant. Mais la jeunesse présente ne parut pas avoir été embarrassée par ces détails et elle participa volontiers à l’initiation qui lui était proposée dans un second temps. Feignant une blessure, Irène Feste sollicita l’aide d’un enfant, puis de deux, trois, quatre… Ils élaborèrent pas à pas une chorégraphie assez simple, révélant ainsi avec une grande clarté les éléments de base à l’origine des enchainements plus virtuoses. L’on apprit ensuite comment demoiselles et damoiseaux devaient faire la révérence. Ce genre d’entreprise didactique est à encourager vivement, auprès de tous les publics ; en témoigne le grand engouement qu’elle a suscité !

 Irène Feste et Guillaume Jablonka - D.R. (recadrée)

Les danseurs donnèrent une fort belle démonstration de leur art. D’un port de corps noble, Guillaume Jablonka incarne successivement, avec la même adresse, le fils du Roi et un britannique venu se former en France. Toujours souriant, le jeune danseur témoigne d’une parfaite maîtrise de ses mouvements qu’il réalise avec une élégante souplesse et une grande précision. Ses deux compagnes possèdent un maintien tout aussi assuré, cependant les gestes d’Irène Feste manquent parfois d’un peu de rondeur. La belle danse est faite de contrastes, d’oppositions, de tensions et de détentes; la stabilité du buste des danseurs n’a d’égal que la rapidité et la diversité des mouvements des quatre membres. Rien ne se fait dans la brutalité, un sentiment de délicatesse et de légèreté se dégage de la position en demi-pointes quasi-constante des danseurs, qui ne font qu’effleurer le sol, sans bruit. La Folia de Francesco Germiniani vient clore le spectacle et donne à nos danseurs la possibilité de se livrer à une impressionnante virtuosité.

Le temps s’est vite écoulé et c’est un peu rêveur que l’on s’éloigne du foyer de l’Opéra Comique, songeant à la magnificence qui pouvait être celle des cérémonies à Versailles et à l’intérêt qu’apporterait aujourd’hui la réhabilitation de la danse – et des autres arts ! - dans l’éducation.

Isaure d'Audeville

Site officiel de l'Opéra Comique : www.opera-comique.com

 

 

 

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