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6 janvier 2014

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Chronique Festival

Bach, Concertos Brandebourgeois

La Simphonie du Marais, dir. Hugo Reyne

 Hugo Reyne © M.-E. Bretel

Johann Sebastian Bach (1685–1750)

 

Intégrale des Concertos brandebourgeois

 

La Simphonie du Marais

 

Jesenka Balic Zunic, violon, violon piccolo, alto

Yannick Varlet, clavecin

Jérôme Vidaller, violoncelle

Christian Moreau, hautbois

Guy Ferber, trompette

 

Hugo Reyne, flûtes et direction

 

Jeudi 19 juillet, Théâtre de Thalie (Montaigu), dans le cadre du Festival Musiques à la Chabotterie

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Le don d'un ensemble à un public

Il y a des concerts sur lesquels on est bien gêné de parler ou d’écrire. De cette sorte est celui-ci. Proposer en une soirée l’intégralité des Six Concerts avec plusieurs instruments dédiés à […] Chrétien Louis, margrave de Brandebourg, reconnaissons-le d’abord, est une gageure : le niveau musical et la variété de l’instrumentation à elles seules suffiraient à en décourager plus d’un ; Hugo Reyne a cependant eu le courage de s’y atteler, alors même que La Simphonie du Marais est plus spécialement connue pour ses interprétations de la musique baroque française, de Lully à Rameau, ou même de Boesset à F. A. D. Philidor — n’oublions pas cependant un beau disque de concertos de Haendel avec la Simphonie (Musiques à la Chabotterie), et puis, du côté de Bach, une lecture mémorable des Sonates pour flûte avec Pierre Hantaï et Emmanuelle Guiges (Mirare).

Courage ou témérité ? Si l’on ne prend en compte que les choix et l’interprétation de la Simphonie du Marais, on restera un peu sceptique : certains passages sont un peu trop piqués du côté des cordes, en particulier des violons, dont le pupitre accuse par moments un manque d’homogénéité, d’autres endroits sont déséquilibrés, ici entre les deux altos de puissance bien différente et des violes presque inaudibles (6e concerto), là par un premier hautbois prosaïque, ou encore par une trompette aux couacs nombreux (l’instrument, certes, n’est guère facile à maîtriser), tel endroit encore souffre du remplacement de la flûte traversière par la flûte à bec (5e concerto)… De nombreux éléments, donc, rappellent l’auditeur à la matérialité de la musique, au fait qu’elle sort d’instruments maniés par des instrumentistes qui ont leurs limites.

Et pourtant… On ne peut pas rester insensible à la beauté de cette musique, car, malgré les défauts, qui au demeurant n’entachent pas irrémédiablement le concert, elle est jouée avec honnêteté et sincérité ; les choix, aussi bien en termes de tempos que de dynamiques, sont francs et assumés ; les sonorités sont variées, et Hugo Reyne et son ensemble excellent dans les moments les plus attendrissants de ces pièces, comme les seconds mouvements des concertos n°1, 5 et 6, où le dialogue intime est touchant ; il est en cela bien secondé par Jesenka Balic Zunic, dont le violon piccolo émeut de sa sonorité ténue et presque fragile, et l’alto sonore séduit par son ample aisance ; autre compagnon de grande valeur, le claveciniste Yannick Varlet livre un continuo fleuri et inspiré et une longue cadence du 5e concerto visionnaire, qui rappelle que Carl Philipp Emanuel Bach ne vient pas de nulle part. On reconnaît par ailleurs la pâte caractéristique de la Simphonie du Marais : une texture sonore robuste et rondelette (parfois marquée, comme nous l’avons dit, d’une légère imprécision),  des basses solides, des dessus inspirés, chaque pupitre gardant une certaine personnalité…

Et puis, c’est un concert humain, presque théâtral dans les "changements à vue" de disposition, les introductions qu’Hugo Reyne livre à un public qu’il connaît, du moins en partie, bien. Lui-même rappelle d’ailleurs que c’est avant tout cet aspect qui lui plaît : le partage, le contact humain créé par la musique. Le concert est un don d’un ensemble à un public, tel quel, sans doute imparfait, mais généreux. Et cela séduit.

Loïc Chahine

Site officiel de la Chabotterie : http://chabotterie.vendee.fr

Site officiel de la Simphonie du Marais : www.simphonie-du-marais.org

 

 

 

Affichage recommandé : 1280 x 800

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