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mise à jour 6 janvier 2014
| Chronique Concert Dowland, Lute songs Marc & Angélique Mauillon
Marc Mauillon © Laurence Deschamps
John Dowland
Lute songs
Angélique Mauillon, harpe 14 décembre 2012, Opéra Comique, Paris
Semper Dowland Pour prolonger le voyage dans les brumes d'Albion après Venus & Adonis de Blow, C'est dans le foyer de l'opéra comique, avec ses rideaux bordeaux, qu'un happy few des spectateurs a pu partager avec les artistes un récital intimiste et chaleureux. La disposition des lieux, permettant une grande proximité physique avec les musiciens (sans mentionner le verre partagé ensemble ensuite), le duo particulier formé par un frère et une sœur, et le choix de ce répertoire à la nostalgie poétique ont ensemble forgé un récital privilégié, d'une grande spontanéité et d'une douceur naturelle, renouant avec une rare complicité entre les artistes et le public, à l'image d'un salon de musique des siècles passés. Le répertoire de Dowland autorisant même à l'époque la pratique courante de la transposition, on ne sera pas surpris du timbre perlé de la harpe d'Angélique Mauillon, bien qu'un luth alternatif eut pu apporter de temps à autre un contraste bienvenu. Les morceaux interprétés de manière purement instrumentale s'avèrent d'ailleurs d'une sinuosité envoûtante, telle Fortune avec ses belles diminutions, ou encore Sir John Langton's Pavan enveloppant et serein, ample et fragile à la fois.
Angélique Mauillon - DR Marc Mauillon quant à lui a offert une prestation subtile, d'une sincérité déconcertante, donnant l'impression de se mettre à nu, à travers une sorte de confession musicale. On admire dès l'initial Dear if you change les superbes graves, le timbre grainé et chaleureux, en dépit de certains mots clé insuffisamment mis en valeur par rapport à la pratique d'un Alfred Deller ou d'un Paul Esswood plus déclamatoires. My thoughts are win'g with hope se révèle caressant et sensible, perdu dans ses pensées, tandis que le célèbre Can she forgive my wrongs aurait pu être plus espiègle. Car Marc Mauillon ce midi là était peut-être au départ d'une humeur sombre, et nous a livré la beauté noble du spleen, avec un magnifique I saw my lady weep d'une simplicité émouvante, un Sorrow stay d'une tristesse brumeuse et voilée. Cependant, n'allons pas croire que le récital tout entier fut placé sous le signe de la Mélancolie, puisque le Sleep, wayward thoughts s'est avéré plus enlevé, l'Awake sweet love! optimiste avec des changements de registre un peu périlleux, et le Fine knacks for ladies joyeusement galant. Enfin, on s'amusera de du Yesterday des Beatles revu en bis à la sauce dowlandaise et qui étonnamment, n'est pas si éloigné dans sa carrure mélodique de notre répertoire de prédilection.
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Affichage recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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