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6 janvier 2014

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Chronique Concert

"Venezia, dalle calli ai Palazzi"

Le Poème Harmonique,

dir. Vincent Dumestre

 

 

 

Vincent Dumestre © Guy Vivien

 

 

"Venezia, dalle calli ai Palazzi"

 

Claudio Monteverdi – "Dormo ancora"

(extrait de Il Ritorno d’ Ulisse in Patria)

 

Biaggo Marini –  Sonata terza 

 

Claudio Monteverdi –  Lamento della Ninfa 

 

Francesco Manelli – La Barchetta passaggiera 

 

Benedetto Ferrari – Chi non sà come Amor, Son ruinato, appassionato 

 

Anonimo –  Villanella ch’all’acqua vai 

 

Francesco Manelli –  Canzonetta : Sguardo lusinghiero, Jacarà : Aria alla napolitana, Ciaccona : Acceso mio core

 

Claire Lefilliâtre, soprano

Serge Goubioud, ténor

Jan van Elsacker, ténor

Virgile Ancely, basse

 

Johannes Frisch, violon

Lucas Peres, lirone

Françoise Enock, violone

Jean-Luc Tamby, colascione et guitare baroque

Joël Grare, percussions

Vincent Dumestre, théorbe, guitare baroque et direction

 

Benjamin Lazar, travail scénique

Philippe Audibert, régisseur général

Eleonora Pacetti, conseillère linguistique

 

15 juin 2012, Prieuré de Froville-la-Romane, dans le cadre de la 15ème édition du Festival de Froville (54)

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L'intimité des drames de la vie

 

Encore une fois à Froville, petit village lorrain de 120 âmes à mi-chemin entre Nancy et Epinal, le festival de musique sacrée et baroque nous conduit à un fabuleux voyage dans l’Italie du XVIIème siècle en compagnie du Poème Harmonique dirigé par Vincent  Dumestre qui propose aux festivaliers un programme de musique populaire et de cour autour de l’Italie des débuts du Seicento comprenant des œuvres de Monteverdi, Marini, Manelli et Ferrari. Le public, installé dans la nef romane du XIème siècle, fait silence lorsqu’une ombre furtive surgit et allume les cierges des deux imposants candélabres et des pupitres. Cette douce lumière rompt l’obscurité du chœur gothique.

 

Tout comme Benjamin Lazar cultive la notion de clair/obscur dans sa mise en scène, Vincent Dumestre l’exige de ses musiciens et de ses chanteurs. Claire Lefilliâtre l’incarne à merveille dans un Lamento della Nimfa plaintif et douloureux. Sa voix angélique habite tout le ciel du chœur de par sa puissance et son audibilité. Tout son corps chante, appui profond, ferme et souple exaltant ainsi toutes les harmoniques. Les deux pièces Chi non sà come Amor et Son ruinato, appassionato de Ferrari sont valorisées par la grâce expressive de son visage et de sa gestuelle. A noter l’accompagnement divin du théorbe de Vincent Dumestre qui, chaleureusement, nous berce à la façon d’un murmure de voix humaine. Bien que plus retenue, la gestuelle de Jan van Elsacker n’en est pas moins séduisante. Dans "Dormo ancora", sa diction irréprochable est portée par la lenteur de ses gestes. Le lirone, de Lucas Peres, se marie harmonieusement à cette voix ronde et chaude. Toujours dans le registre obscur, l’ouverture de Il Lamento della Nimfa permet à Virgile Ancely de nous offrir toute la richesse de son timbre de basse, alors que sa voix "tutoie" le registre de baryton basse. Dans La Barchetta passaggiera, il y ajoute légèreté et ivresse qu’il partage avec les artistes et le public. Viva la commedia dell’arte !

 

Dans Villanella ch’all’acqua vai, Serge Goubioud et Virgile Ancely s’entendent à merveille pour que l’ambiance festive inonde la scène. Voix et instruments enrôlent l’auditoire qui, avec ardeur, s’évade dans les rues vénitiennes, "dalle callai ai Palazzi".

Les instrumentistes du Poème Harmonique, ajoute à leur juste accompagnement une théâtralité complice. Dans la Sonata terza par son jeu phrasé et nuancé, Johannes Frisch confère à son violon un rôle prééminent. Vincent Dumestre, toujours discret, sait unifier chanteurs et musiciens en un ensemble homogène et brillant, si bien que le public charmé de cette promenade vénitienne supplie les deux bis volontiers accordés.

Tout au long de ce voyage, le Poème Harmonique a fidèlement dévoilé les multiples visages de la Sérénissime, nous donnant l’illusion de nous promener dans les rues égayées par le tumulte de la foule tout en apercevant l’intérieur des palais, là où dans l’intimité se jouent les drames de la vie…

J-S. S.

Site officiel du Festival de Froville : www.festivaldefroville.com

 

 

 

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