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mise à jour 6 janvier 2014
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Chronique Festival Récital David Hansen, Auser Musici, dir. Carlo Ipata
Carlo Ipata - D.R.
Francesco Gasparini (1661 - 1727) : Dall'Aiace (1697) Ouverture Aria "Aure grate" Aria "Parto che so qual sia pena"
Nicolo Jommelli (1714 - 1774) : Concerto pour flûte traversière
Georg Friedrich Haendel (1685 - 1759) : Partenope : Ouverture/ "Furibondo spira il vento" Imeneo : "Se potessero i sospiri"
Antonio Veracini (1659 - 1745) : Sonata a tre op. 1 n° 4 en fa majeur (grave, allegro, adagio, allegro)
Antonio Vivaldi (1678 - 1741) : Concerto pour flûte La Notte Orlando Furioso : "Sol da te" Griselda : "Vede orgogliosa l'onda"
David Hansen, contre-ténor
Ensemble Auser Musici : Violons : Daniel Godio, Raul Orellana Alto : Daniele Del Lungo Violoncelle : Sebastiano Severi Contrebasse : Francesco Tomei Théorbe : Francesco Romano Clavecin : Daniele Boccaccio
Direction et flûte : Carlo Ipata
Concert donné le 7 juillet 2012 en l'église de Froville (54), dans le cadre du XVème Festival de Musique Sacrée et Baroque de Froville
Une étoile australienne La programmation exigeante et innovante du Festival de Musique Sacrée et Baroque de Froville la Romane nous offre périodiquement l'occasion de découvrir des interprètes qui se sont peu produits en France jusque-là, malgré leur grande valeur. Ce fut le cas il y a quatre ans avec Max-Emanuel Cencic, ou encore l'an dernier avec Franco Fagioli. Cette année le Festival a choisi d'inviter le jeune contre-ténor australien David Hansen, accompagné par l'ensemble Auser Musici, pour un programme Haendel et Vivaldi. Mise en bouche de choix, les recherches musicologiques de Carlo Ipata, qui dirige l'ensemble, nous ont permis de débuter la soirée par les œuvres inédites de Francesco Gaparini, extraites de "Dall'Aiace". Dès l'ouverture, l'ensemble orchestral affirme un dynamisme soucieux des nuances, avec des cordes d'abord incisives, puis onctueuses dans le mouvement lent. David Hansen le rejoint pour entamer le "Aure grate", d'un timbre très clair, presque sopraniste, aux attaques tranchantes et aux aigus éclatants. Après cette première prestation très convaincante, Hansen enchaîne avec le "Parto che so qual sia pena", air de dépit aux coloratures redoutables : bien servi par un orchestre nerveux, il dévale avec une aisance déconcertante la cascade des ornements, le timbre demeurant d'une stabilité imperturbable dans l'épreuve... Dans la petite église pleine à craquer, les applaudissements s'enflamment !
David Hansen © Ahlburg Les instruments à leur tour nous offrent un moment virtuose, avec le concerto "La Notte" de Vivaldi. La flûte enchanteresse de Carlo Ipata, au son légèrement ouaté, virevolte et tourbillone dans les allegros, s'étire voluptueusement dans les passages lents, bercés par le théorbe de Francesco Romano, le dispute vigoureusement aux violon inspiré de Raul Orellana, pour se réconcilier brillamment avec l'orchestre au final ! La sonate de Veracini débute sur des cordes frémissantes, se poursuit sur des développements onctueux, et attaque un rythme fortement scandé qui s'envole vers la virtuosité du violon nerveux et rythmé de Raul Orellana, avant une reprise du thème initial qui éclate dans un final aux cordes frissonnantes. Le final de la première partie réunit astucieusement la flûte d'Ipata et le voix d'Hansen dans le très beau "Sol da te" d'Orlando Furioso : aux sons délicatement filés de la fûte répond une voix aux attaques fermes, aux ornements bien ourlés même dans les aigus les plus impressionnants. La reprise est placée légèrement plus haut encore, avec un timbre aérien enchanteur, moment d'exquise poésie qui déclenche les vivats enthousiastes des spectateurs et motive même un rappel. Après un court entracte dans les Jardins d'Harmonies placé sous un ciel menaçant d'orage, le programme reprend sur l'ouverture de l'injustement mal connu Partenope du Caro Sassone, dans laquelle les cordes onctueuses déploient leurs attaques au ryhtme vigoureux du violon de Raul Orellana. Hansen enchaîne avec un air d'Imeneo, aux ornements célestes. Suit un agréable Concerto pour flûte traversière de Jommelli, au mouvement lent enchanteur. Hansen revient sur le plateau pour un air de Griselda, avec une ébouriffante ascension dans les aigus, à la diction impeccable et à l'expressivité soignée. Il conclut le programme par un époustouflant "Furibondo spira il vento" (dévolu à Arsace dans Partenope), aux coloratures redoutables admirablement débitées d'un timbre légèrement assombri, bien adapté au registre, et puissamment relayé par l'orchestre. Les spectateurs éblouis en redemandent : le bis porte sur le "Dopo un'orrida procella" du Griselda de Vivaldi, air de bravoure aux coloratures déchirantes, où la voix vire et vole entre les ornements pour illustrer à l'envie la capacité d'abattage du jeune contre-ténor. La reprise en particulier est un véritable régal pour les oreilles, laissant les spectateurs de cette soirée sur un souvenir enchanteur. Alors, à quand les nouvelles apparitions de David Hansen sur les scènes françaises ?
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Affichage recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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