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mise à jour 6 janvier 2014
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Chronique Festival
"Echos de Cracovie" 10ème édition du Festival Misteria Paschalia 25-31 mars 2013
Marc Minkowski ©
Misteria Paschalia, 2013 / Grzegorz Ziemiański,
www.fotohuta.pl Wolfgang Amadeus Mozart Große Messe in c-moll KV 427 Johann Sebastian Bach Der Himmel lacht! Die Erde jubilieret BWV 31 Christ lag in Todes Banden BWV 4 Ana Quintans – soprano Ditte Andersen – soprano Marianne Crébassa – soprano Pauline Sabatier – soprano Owen Willetts – alto Carlos Mena – alto Colin Balzer – tenor Jan Petryka – tenor Norman Patzke – bass Charles Dekeyser – bass Les Musiciens du Louvre Grenoble Dir. Marc Minkowski 29 mars 2013, Karol Szymanowski Philharmonic Hall, Cracovie.
Aspiration
mystique et promesse d’éternelle
félicité
Les
Cantates de
Bach conçues comme partie intégrante du culte, en
fonction du calendrier
liturgique, étaient interprétées
après la lecture de l’Evangile, elles
encadraient souvent le sermon. La Cantate BWV 31, Der Himmel lacht ! Die Erde jubilieret (Le ciel rayonne ! La terre exulte) fut composée en vue de la fête pascale et interprétée le 21 avril 1715 pour le jour de Pâques à Weimar. Bach la remania par la suite en 1724 et 1731 à Leipzig. Le texte chanté est du poète Salomon Franck, bibliothécaire à la cour de Weimar, en relation avec le message pascal, celui de la Résurrection du Christ présent dans le cœur de chaque chrétien. Le langage profondément engagé de Bach fait appel à un ample effectif instrumental (cor d’harmonie, trompettes, timbales, hautbois, violons, altos et basse continu) associé à trois voix solistes (soprano, ténor et basse) et un chœur à quatre voix. La cantate se déploie en neuf mouvements pour célébrer l’aspiration mystique de l’homme nouveau, lavé du péché originel, qui doit naître à l’exemple de la Résurrection du Christ qui a vaincu la mort. L’allégresse du début de la Cantate se transforme progressivement en désir de mort pour une union avec le Christ et la promesse d’éternelle félicité. La Cantate BWV 4, Christ lag in Todesbanden (Le Christ gisait dans les liens de la mort) est une œuvre de jeunesse qui date de 1707, Bach n’a que 22 ans. Elle est écrite pour la liturgie pascale sur un psaume de Martin Luther dont l’original remonte au XIIè siècle. En introduction de la Cantate, une Sinfonia instrumentale de caractère funèbre, empreint de dramatisme baigne le climat musical qui s’éclaircit peu à peu en relation avec le motif de la Résurrection. Elle contient les thèmes musicaux et la portée symbolique du texte que la Cantate développera en sept temps faisant s’alterner chœur, duos et arias pour clamer la victoire du Christ sur la mort et sa Résurrection, la lumière divine triomphant des forces obscures du mal. Après l’effroi devant les souffrances du Christ sur la Croix et l’approche de sa mort pour le salut des âmes pécheresses, la joie de la Résurrection accorde l’espoir et la foi pacifiée, confiante en Dieu.
Marc Minkowski et les Musiciens du Louvre-Grenoble © Misteria Paschalia, 2013 / Grzegorz Ziemiański, www.fotohuta.pl Marc
Minkowski a donné de ces deux Cantates
une lecture pleine de fraîcheur, à la fois claire
et
profonde. Sans théâtralisation excessive, sa
direction a mis à vif toute
l’intensité dramatique du thème pascal
qui accorde la primauté aux impulsions du cœur.
Tout en soutenant l’équilibre
entre voix et instruments, en ménageant
les contrastes des couleurs vocales, les tensions, les
changements de
rythme et de pupitres, il a conduit ses musiciens et un plateau vocal
homogène en
maintenant une unité dans l’alternance
variée et complexe de l’enchaînement du
chœur, des récitatifs, des duos et des arias. De
la douleur pathétique à
l’apaisement final, nous avons assisté au
mystère pascal en musique. En
seconde partie, la Grande
Messe en ut mineur de
Mozart a
maintenu l’atmosphère
religieuse de la
soirée. Cette Messe,
considérée comme
l’un des sommets
de
la
musique sacrée du maître, a
été composée librement en majeur
partie en 1783
comme la réalisation d’un vœu pour
remercier Dieu de lui avoir permis d’épouser
Constance Weber en août 1782, une fois guérie de
maladie. Cette œuvre puissante,
inspirée par un sentiment de piété,
exige un grand orchestre, un double chœur
et un quatuor de solistes (2 sopranos, un ténor et une
basse). Si le
déroulement de la Messe
épouse le
développement classique de la liturgie, le Credo
est incomplet et la pièce finale, l’Agnus
Dei est absente. L’œuvre est remarquable
par la diversité des langages
qu’elle rassemble et la manière dont Mozart fait
siens en les approfondissant
les emprunts au style contrapuntique de Bach qui viennent enrichir
l’expérience
de sa propre écriture dans une éclatante
synthèse. La
direction de Marc Minkowski a insufflé tout le
dramatisme et la ferveur qui habite cette Messe
tout en soulignant la
richesse
architecturale de l’articulation des mouvements, Kyrie, Gloria, Credo, Sanctus, Benedictus.
Les musiciens et
chanteurs très impliqués dans
l’orientation artistique de leur chef ont su
communiquer au public l’esprit de recueillement et de
prière du Vendredi Saint. Notre merveilleux voyage s’est achevé sur cette impression d’enchantement musical. Mais
le festival s’est prolongé
jusqu’à la fin de la
semaine. Le samedi après-midi l’ensemble vocal
Peregrina et les musiciens de La
Morra se produisaient dans le décor fabuleux de la mine de
sel de Wieliczka
pour un concert de musique médiévale. Le dimanche
de Pâques Fabio Biondi et sa
formation Europa Galante avec en soliste la star des scènes,
la mezzo-soprano
Vivica Genaux dans un programme Vivaldi, Haendel, Geminiani, autant de
compositeurs dont Fabio et ses instrumentistes ont sondé les
partitions et en
ont tiré le meilleur.
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