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mise à jour 6 janvier 2014
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Chronique Concert
Maîtrise Notre-Dame de Paris, Les Sacqueboutiers, dir. Lionel Sow
Lionel Sow - DR
Claudio Monteverdi (1567-1643)
Il Vespro della Beata Vergine (Vêpres à la Vierge) 1610
Aurore Bucher, Cécile Achille, Bruno Boterf, Vincent Bouchot, Marc Mauillon, Frédéric Bourreau, Virgile Ancely
Maîtrise Notre-Dame de Paris Les Sacqueboutiers dir. Lionel Sow
18 décembre 2012 - Cathédrale Notre-Dame, Paris, concert de lancement du cycle de musiques sacrées à Notre-Dame dans le cadre du 850e anniversaire de la cathédrale
Paris vaut bien des Vêpres 850 ans. 850 ans que la Belle Dame assise sur son île contemple la cité qui grandit autour d'elle, et pour célébrer une telle longévité, les ors de Venise ou Mantoue viennent accompagner le froid parisien avec ferveur et magnificence. On ne présente plus les Vêpres à la Vierge de Monteverdi, en dépit des nombreuses énigmes musicologiques qui continuent de les entourer comme l'introduction ou non des antiennes en plain-chant (choix ici non retenu) ou encore la distribution vocale et instrumentale qui laisse place à interprétation, en dépit du soin de l'édition qui prescrit 3 cornetti, 3 tromboni, 2 fifare, 2 flauti, 2 violini da brazzo, contrabasso da gamba et orgue.
Edition de la Messe "In Illo Tempore" et des Vêpres à la Vierge dédiées au Pape Paul V (1610) © Wikimedia Commons Mais éloignons-nous de ce débat pour ne point nous y noyer et céder aux sirènes de la dissertation académique. L'essentiel est de constater à quel point la lecture de Lionel Sow s'est avérée cohérente et lisible, d'une belle intériorité et avec des articulations et une architecture d'ensemble parfaitement maîtrisée. Nous avons déjà entendu des Vêpres plus colorées et plus extraverties, des Vêpres aux solistes plus convaincants dans ce que Monteverdi nomme "concertos" et qui sont autant de motets délicatement ciselés, d'une écriture très moderne. Mais cette représentation a compté parmi les plus abouties dans sa progression tonale globale, en tenant compte de la variété des affects du texte et des combinaisons de textures tant chorales qu'instrumentales, avec une sobriété non dénuée de grandeur mais refusant tout "effet de manche". Il en ressort une vision à la fois multicolore et épurée, où l'alternance entre psaumes et concertos est particulièrement mise en valeur. Certes on pourra regretter une relative timidité orchestrale dans la première partie du concert, et un chœur parfois trop bridé (Deus in adjutorium initial), ou une soliste trop superficielle (Pulchra es), mais encore une fois c'est bien la performance d'ensemble, superlative, à laquelle il faut rendre hommage.
Alors, s'il faut décrire un peu plus la chair de ces Vêpres, on distinguera le pulsant Laetus sum et son ostinato au basson, avec des passages très animés (Propter domum Domini Dei), un Duo Seraphim envoûtant, très articulé où Bruno Boterf et Vincent Bouchot s'adonnent à des effusions vocales avec grâce avant l'arrivée d'un Marc Mauillon recueilli qui livrera un Audi Caelum incroyablement pur, entrecoupé des interventions du chœur de la Maitrise de Notre-Dame de Paris magnifique de précision inspirée. De même, le Lauda Jerusalem, d'une fluidité optimiste et lumineuse, ou la Sonata sopra "Sancta Maria" colorée et très italianisante ont constitué des moments-phare et privilégiés. Et lorsque la plénitude sonore du Magnificat retentit, à la fois solennel, équilibré et opulent, qu'à la majesté du Magnificat anima mea répond la gravité douloureuse du Et misericordia, on ne peut que saluer bien bas cette vision convaincante et pleine de sens qui convient si bien à la nef de notre Cathédrale.
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Affichage recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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