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mise à jour 6 janvier 2014
| Chronique Festival
"La Naissance éclatante du baroque en Italie" Chantal Santon, Ensemble Amarillis
La soprano Chantal Santon - D.R.
« La Naissance éclatante du baroque en Italie »
Bartolomeo de Selma e Salaverde : Canzon prima ; Vestiva i colli d’après Palestrina Pierliugi da Palestrina : Vestiva i colli Girolamo dalla Casa : Vestiva i colli d’après Palestrina Girolamo Frescobaldi : Canzon 3 ; Così mi disprezzate Giulio Caccini : Amarilli mia bella Giovanni Battista Fontana : Sonata seconda Barbara Strozzi : L’Eraclito amoroso « Udite amanti » Giovanni Antonio Pandolfi : extrait de la la sonate La Cesta ; sonate La Biancuccia Giovanni Paolo Cima : Sonata des Concerti ecclesiastici ; « Surge propera » Dario Castello : 8e sonate Claudio Monteverdi : « Laudate dominum » de la Selva morale e spirituale Pellegrino Possenti : « Ecco Filli, o pastori » Andrea Falconieri : La suave melodia Rosa Giacinta Badalla : « Non plangete »
Chantal Santon, soprano Ensemble Amarillis Héloïse Gaillard, flûtes à bec Violaine Cochard, clavecin et orgue positif Annabelle Luis, violoncelle
26 juin 2012, Nantes, Chapelle de l’Oratoire Dans le cadre du 29e Printemps des Arts de Nantes
"La suave melodia"
On ne pourra nier la remarquable maîtrise technique d’Héloïse Gaillard. L’ornementation est très maîtrisée — aussi bien techniquement que stylistiquement —, les traits impeccables ; l’artiste parvient aussi à trouver des accents et des couleurs qui rendent son jeu expressif. Malgré ces grandes qualités, les limites inhérentes aux instruments sont là, et nous avouerons qu’à nos oreilles la flûte à bec soprano, instrument le plus sollicité par Héloïse Gaillard pendant ce concert, d’une part manque de possibilités expressives, et d’autre part, par sa tessiture assez aiguë, finit par fatiguer l’auditeur. Les incursions dans les instruments plus graves de la famille — alto et ténor — apportent un peu de douceur bienvenue. Mais cet assaut envers la flûte à bec soprano, dont nous assumons toute la subjectivité, n’enlève rien au jeu fluide et brillant d’Héloïse Gaillard. Annabelle Luis assure au violoncelle une basse d’archet à la fois solide, charpentée, et chantante, variée aussi bien dans les intentions que dans les articulations. Elle sait conduire la phrase autant que faire sautiller l’archet.
Violaine Cochard et Héloïse Gaillard © V. Dupart-Mandel Violaine Cochard n’est hélas pas à la fête, car l’acoustique de la chapelle n’est guère trop favorable au clavecin, dont le son ne porte pas beaucoup et se trouve comme écrasé par ses comparses. Nous avons cependant entendu une basse réalisée avec humilité et générosité, une basse inventive et expressive, témoignant de la communauté d’intentions musicales entre les quatre musiciennes. La soprano Chantal Santon est dotée d’un timbre rond et agréablement fruité, d’un phrasé souple et fluide, et chante avec un mélange subtil de sobriété et d’expression. Dans une pièce simple comme le Vestiva i colli de Palestrina, son sens de la ligne nous ravit. Le chant est plein de couleurs qui se distillent tout au long du concert avec finesse ; nous avons admiré la tristesse (le texte le dit : "ogni tristezza assagliami") dont la voix a su se parer à la fin de L’Eraclito amoroso de Strozzi, autant que le son poitriné qui venait exprimer le mot "sotterrimi". Rien n’est jamais appuyé ou excessif — sauf quand le texte le requiert, tel ce "perfido" du même Eraclito presque crié, mais si musical et si expressif ! Chaque début de pièce a su captiver l’auditeur, et la suite ne le lâchait pas. Les traits virtuoses ne mettent pas non plus Chantal Santon en difficulté, comme le montre avec éclat le feu d’artifice qu’est le motet "Non plangete" de Badalla. Elle sait faire son chant souriant, comme dans le "Laudate dominum" de Monteverdi. Le tout avec naturel. Le concert portait un sous-titre : "Des plus sombres accents à la verve la plus éclatante" ; cela annonçait bien ce à quoi il fallait s’attendre : un voyage dans une galerie de ces affetti si chers aux théoriciens de l’Italie du XVIIe siècle.
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Affichage recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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