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mise à jour 6 janvier 2014
| Chronique Concert "Du Grand Siècle au Temps des Lumières" Ensemble Les Cyclopes
Bibiane Lapointe & Thierry Maeder - DR
Du Grand Siècle au Temps des Lumières Récital à deux clavecins
Gaspard Leroux Suites
Jean-Philippe Rameau Suite des Indes Galantes
Johann Christoph Bach Sonate à quatre mains
Wilhelm Friedmann Bach Concerto pour deux clavecins
Ensemble Les Cyclopes : Bibiane Lapointe & Thierry Maeder - clavecins
Vendredi 16 Novembre 2012 , Temple du Foyer de l’Âme, Paris dans le cadre du Festival Marin Marais
Imaginaire et poésie Eh oui, l’hiver a abattu sa cape brumeuse au cœur de Paris. Et ce soir blafard de novembre fit briller quand même dans la ville éplorée les lampions et les fantaisistes néons des soirées de fin de semaine. Les pas se trainant dans les rues qui, noires et multicolores à la fois, semblaient les mêmes à la fatigue ou à l’amusement. Des bouches de métro qui régurgitaient placidement de temps à autre des touristes perdus, des promeneurs joviaux ou l’éternel routinier qui rentre à la popote et au repos télévisuel. Non loin de l’agitation de Bastille, entre les boulevards populaires, se dresse discrètement le Temple du Foyer de l’Âme. Dans son sein s’éveille chaque automne le Festival Marin Marais, célébration parisienne de la musique baroque qui nous fait découvrir des talents cachés et redécouvrir des personnalités fortes de cette musique que nous aimons tant. Ce soir le noyau dur des Cyclopes nous offrit un voyage dans l’Europe baroque, entre France et Allemagne. Les deux clavecins de Thierry Maeder et de Bibiane Lapointe ont réveillé des émotions profondément enfouies dans la brume de l’histoire. Il faut dire que Gaspard Leroux n’a pas vraiment eut un retentissement incroyable dans le retour baroqueux au clavecin solo, mais ce soir ses deux suites ont été une surprenante et belle révélation. Le son très distinct des deux instruments a révélé la richesse harmonique des pièces de Leroux et le caractère très complémentaire des deux interprètes nous a révélé l’incroyable alchimie de cette musique à deux. Thierry Maeder et Bibiane Lapointe conjuguent à eux deux à la fois la sensualité, la rigueur, la poésie et la contemplation qu’il faut pour toucher le clavecin. L’acmé du concert à été atteint lorsqu’à la fin de la très belle suite des Indes Galantes pour deux clavecins, les deux instrumentistes nous ont ouvert toute la palette de Rameau dans la sublime Chaconne finale. Bibiane Lapointe et Thierry Maeder nous ont montré toute la panoplie du génie Ramélien et sa grandiose modernité. Après l’entracte, place à l’Allemagne. Deux membres de la généalogie Bach se détachent dans ce programme et la charmante Sonate à quatre mains de Johann Christoph Friedrich Bach (Seizième enfant du Cantor) nous fait rentrer dans un petit salon mondain, quelques accords nous rappellent cependant que nous sommes loin de l’ère galante, bien plus près de Haydn et pas très loin de Schubert. On remonte légèrement la généalogie Bach et le temps avec le sublime Concerto pour deux clavecins de Wilhelm Friedemann Bach, fils ainé du Cantor et un des plus grands clavecinistes de son temps. On reconnaît souvent qu’il est le fils du grand Johann Sebastian mais grâce à la maitrise de Thierry Maeder et Bibiane Lapointe nous pouvons apprécier son propre génie, sa propre particularité dans le maniement de l’harmonie, du contrepoint et l’ingéniosité dans ses ornementations. Soirée accomplie pour Les Cyclopes. D’un bout à l’autre de la salle on respira dans le silence une apothéose émotionnelle et un réveil des sens que peu d’interprètes peuvent réellement atteindre. Bibiane Lapointe et Thierry Maeder ont réussi à nous faire oublier le cadre, l’acoustique, le placement, la lumière, le froid, la pluie, vendredi, travail, courses… Ils nous ont emmené par la musique dans l’univers incroyable de l’imaginaire et de la poésie. Nous encourageons ces deux grands artistes à nous révéler encore et encore des trésors cachés, comme ce soir le génie doré de la Bastille se couvrit d’une légère pelisse de brume et de gel.
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Affichage recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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