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mise à jour 6 janvier 2014
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Chronique Festival Haendel, Héros haendéliens, Max-Emanuel Cencic Armonia Atenea, dir. George Petrou
George Petrou © Parnassus
Georg Friedrich HAENDEL (1685-1759)
"Héros haendéliens"
Concerto grosso op. 6 n° 10 en ré mineur Concerto grosso op. 3 n°4 en fa
Alessandro, HWV 21 (1726) : Ouverture Aria "Fra le straggi" Aria "Vano amore" Aria "Da un breve riposa"
Giulio Cesare, HWV 17 (1724) : Récitatif accompagné "Dall ondoso periglio...aure, deh per pieta" Radamisto, HWV 12A (1720) : Aria "Ombra cara" (version Senesino)
Rinaldo, HWV 7A (1711) : Aria "Cor ingrato" Aria "Venti turbini"
Tamerlano, HWV 18 (1724) : Aria "Benche mi sprezzi"
Orchestre Armonia Atenea : Premier Violon : Sergiu Nastasa Violons 1 : Pöhl Frauke, Juleta Avetyan, Jing Liu Violons 2 : Carmen Otilia Alitei, Olga Kim, Athanasios Martzoukos Altos : Ali Basegmezler, Elisabeth Barbara Schafer Violoncelles : Iason Joannou, Christopher Jarrett Humphrys Contrebasse : Vasilios Liarmakopoulos Hautbois : Iannis Papagiannis, Dimitrios Vamvas Basson : Alexandros Oikonomou Clavecin : Markellos Chrysikopoulos Théorbe : Theodoros Kitsos
Direction : George Petrou
Concert donné le 9 juillet 2012 dans la Galerie des Glaces du château de Versailles, dans le cadre du Festival "Le triomphe de Haendel"
"En vain j'ai respecté la célèbre mémoire (Quinault, Atys, Prologue)
Comme à Froville, Cencic était accompagné par l'orchestre Armonia Atenea sous la direction de George Petrou. Disons-le d'emblée, cet ensemble nous a toutefois moins convaincu dans la Galerie des Glaces, dont l'acoustique a tendance à amplifier nettement le volume sonore de l'orchestre. Les parties purement instrumentales en bénéficient : elles prennent, sous la direction énergique de George Petrou, une ampleur impressionnante, presque démesurée. Mais dans les airs la voix du soliste se trouve parfois reléguée au second plan, ce que nous avons trouvé regrettable. Le concert débute par une ouverture d'Alessandro énergique et nerveuse, en particulier dans l'allegro où se déchainent des cordes frémissantes. Dans cet ouragan sonore, Cencic débute son "Fra le straggi" avec une attaque d'abord modeste, dont le son s'enfle progressivement pour nous livrer le timbre légèrement cuivré, aux accents tranchants, familier à nos oreilles. Mais désormais les ornements bénéficient d'un moelleux inconnu, ils sont ouverts et bien déliés et paraissent alors beaucoup plus naturels, comme en témoigne l'éblouissant final. L'orchestre enchaine avec les premières notes d' "Ombra cara", emplies de mélancolie. Avec expressivité, Cencic nous livre l'étendue des couleurs de son timbre, que nous avions déjà relevée dans son enregistrement. La ligne de chant est fluide et éthérée, relevée d'ornements pleins de fraîcheur. Ce moment enchanteur précède une reprise au dramatisme puissamment animé par Petrou, qui contraste habilement avec les ornements veloutés de Cencic, et emporte l'adhésion du public enthousiaste. Suit un moment de répit orchestral avec le Concerto grosso opus 6 n° 10, aux longues attaques franches. On y remarque en particulier le beau passage où le théorbe de Theodoros Kitsos dialogue brillamment avec le violon de Sergiu Nastasa, et le mouvement final en forme de marche vigoureusement rythmée. Cencic revient pour le "Benche mi sprezzi", abordé de manière trop rapide à notre sens par l'orchestre, ce qui semble créer quelques difficultés d'adaptation au contre-ténor. Après ce début difficile, la reprise est un véritable régal et constitue un moment fort de ce récital : projection plus affirmée de Cencic, orchestre désormais parfaitement fluide aboutissent à un final soigné et charmeur, qui attire de nombreux applaudissements. La première partie se conclut sur le "Vano amore",ouvert par de puissantes attaques des cordes dont l'ampleur tend à dominer la voix du chanteur. Là aussi, une projection plus ferme à la reprise lui permet de s'imposer magistralement, et de nous offrir une belle cascade d'ornements, elle aussi longuement applaudie. La seconde partie s'ouvre sur le célèbre "Dall'ondosa periglio", qui permet à Cencic de déployer son sens des nuances et son expressivité dans le récitatif. C'est d'un timbre lumineux, presque cristallin, qu'il lance le "Aure deh per pieta" pour devenir plus charmeur sur "al mio dolor". Les beaux sons étirés nous transportent un instant dans un songe...La reprise s'avère plus belle encore, Cencic multipliant les nuances délicates et jouant avec habileté sur les inflexions de son timbre pour terminer sur un final brillant qui déchaîne des applaudissements bien mérités. Et je ne peux m'empêcher de me demander : le contre-ténor a-t-il songé à un enregistrement de l'oeuvre en intégrale ? Après ce moment enchanteur vient un "Da un breve riposo" aux ornements redoublés, un peu serrés à notre goût, d'une voix qui peine à s'imposer face à l'orchestre, malgré de belles coloratures au final. Mais peut-être étions-nous encore influencés par l'air précédent... Le Concerto grosso opus 3 n° 4 illustre de manière un peu triviale l'effet de la vigoureuse direction de Petrou, qui tend à façonner une pâte orchestrale trop brute à notre goût. Les hautbois s'y distinguent cependant par de longs sons filés de manière impeccable. Cencic reprend sa place pour le "Cor ingrato", longue plainte qui s'anime progressivement en de robustes coloratures qui s'imposent sans peine face à un orchestre en formation plus réduite. Le "Venti turbini" est abordé très rapidement, les ornements dévalent (mais au détriment de la diction) au sein d'un orchestre foisonnant. Là aussi le contre-ténor réajuste sa projection pour la reprise, nettement plus convaincante Le public ravi en redemande ! Le premier bis est consacré au très beau "Qual torrente che si nasce" du Farnace de Vivaldi, sorti en enregistrement il y a quelques mois. Si les tempi sont à notre sens un peu rapides, l'exécution est superbe, et les nuances délicates. Afin de satisfaire aux applaudissements redoublés, Cencic offrira même aux spectateurs un second bis, à la profusion de coloratures vaillament développée . Entre-temps, la nuit était tombée, et les deux grande sculptures de verre bleu de Vasconcelos bordaient sagement de leur lumière le bassin d'Apollon, hommage dérisoire de l'art contemporain aux fastes du Roi-Soleil...
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