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6 janvier 2014

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Chronique Festival

Haendel, Le Messie

 

Dunedin Consort and Players,

direction John Butt

 

John Butt © Orchestra of the Age of Enlightenment Blog

 

Georg Friedrich HAENDEL (1685-1759)

 

Le Messie

Texte de Charles Jennens (version de Dublin - 1742)

 

Soprano : Suzanne Hamilton

Alto : Margot Oitzinger

Mezzo-soprano : Alexandra Gibson

Ténor : Thomas Hobbs

Basse : Matthew Brooks

 

Ensemble Dunedin Consorts & Players :

Violon : Cecilia Bernardini, Sarah Bevan Baker, Sijie Chen, Huw Daniel, Kristin Deeken, Kirra Thomas

Alto : Alfonso Leal, Louise Hogan

Violoncelle : Jonathan Manson, Emily Ashton

Contrebasse : Tim Amherst

Trompette : Paul Sharp, Simon Munday

Timbales : Alan Emslie

Orgue : James Johnstone

Soprano : Emily Mitchell, Emma Brain-Gabott

Alto : David Martin

Ténor : Peter Davoren, Malcolm Benett

Basse : Robert Davies, Jerome Knox

 

Direction John Butt

 

Concert du 20 juin 2012, à la Chapelle Royale de Versailles, dans le cadre du Festival "Le Triomphe de Haendel"

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Épuré et inspiré

C'est un bien beau Messie qui était chanté l'autre soir, dans le cadre raffiné de la Chapelle royale de Versailles, par l'ensemble écossais Dunedin Consorts & Players sous la baguette de John Butt. Tout d'abord - mais est-il besoin de le préciser ?- l'excellente diction des interprètes dans la langue de Shakespeare était à elle seule un régal pour les oreilles. Cela ne saurait cependant suffire à une grande interprétation. De même, le recours à des instruments avec des cordes en boyau confère un incomparable moëlleux sonore, mais le rôle primordial revient au musicien. C'est donc une formation bien rôdée à ce répertoire qui s'attaquait à une œuvre maîtresse du Caro Sassone, dont il existe par ailleurs d'excellents enregistrements de référence, qui placent d'emblée la barre très haut pour une représentation de concert.

Dès l'ouverture, la direction épurée mais inspirée de John Butt restitue la profondeur mystique de l'œuvre, avec un Allegro empreint de la religieuse majesté du rite anglican. Les chanteurs s'y distinguent non pas tant par leurs performances individuelles, au demeurant d'un très bon niveau, mais par une homogénéité remarquable et une parfaite adéquation avec les chœurs, qualité à notre sens essentielle pour cette partition éminemment collective.

Thomas Hobbs intervient le premier, de son timbre lumineux de ténor, avec une ligne de chant très soignée. Son air "Every valley" est relevé d'ornements bien maîtrisés, et efficacement relayé par l'orchestre. Mentionnons également son impressionnante colonne vocale tourbillonnant agilement parmi les ornements des redoutables imprécations du "Thou shall break", en seconde partie. La basse Matthew Brooks bénéficie de parties plus développées. A dire vrai, malgré une bonne projection et des ornements impeccables, sa voix nous a semble manquer un peu de relief dans son premier air, "But who may abide". Mais il restitue ensuite avec des couleurs sombres l'atmosphère des ténèbres dans "The people that walked". Il s'affirme pleinement dans la seconde partie, avec un "Thou are gone up", dont les attaques solides comme le roc se muent en ornements ductiles, et termine par un éclatant "The trumpet shall sound", dont les couleurs chatoyantes rivalisent avec la trompette. Au chapitre des basses, mentionnons encore l'excellente intervention solo d'un choriste (Robert Davies ?), à la voix pleine de rondeur et à la projection affirmée, dans le "Why do the nations".

Alexandra Gibson - D.R.

Les voix féminines ne sont pas en reste. Alexandra Gibson possède un timbre ambré et charmeur de mezzo, qui développe une ligne de chant fluide. Ses ornements sont certes un peu légers et sa projection modeste pour son air de la première partie  ("O Thou that tellest good tidings"), mais ses duos (avec Oitzinger à la seconde partie, et avec Hobbs à l'approche du final : "O Death") sont très convaincants. Soprano au timbre cristallin, Suzanne Hamilton développe avec bonheur une ligne de chant fluide, toute empreinte de délicatesse et de nuances ("Rejoice greatly"). En seconde partie, sa voix passe avec aisance du dramatique "Behold, and see" à un "Thou did not leave" apaisé et serein. Citons encore le bel air qui ouvre la troisième partie ("I know that my Redeemer"), empli d'une foi jubilatoire. L'alto Margot Oitzinger possède quant à elle un timbre ouaté, légérement grainé, pour exprimer sa foi ("He shall feed"). Elle se fait plus dramatique au début de la seconde partie ("He was despised"), avec de beaux reflets moirés. Soulignons aussi son excellente prestation dans l'air qui précède le choeur final ("If God").

Le chœur, formation solide qui sait faire entendre bien distinctement ses différents registres mêmes dans les passages les plus sonores de l'orchestre, constitue le pivot de cette interprétation réussie.On ne peut évidemment citer tous les passages où il excelle. Mentionnons sa première intervention, saisissante et à la puissance bien maîtrisée ("And the glory of the Lord"), le "Glory to God" sur des trompettes éclatantes, l'ascensionnel "And we like sheep", et un magnifique "Halleluia"  la fin de la seconde partie. Du côté des instrumentistes, outre les remarquables trompettes (qui sonnent triomphalement, sans toutefois étouffer le choeur ou les solistes), la basse continue de l'orgue tenu par James Johnstone tisse avec bonheur la trame musicale sur laquelle s'épanchent des cordes onctueuses. Enfin, la baguette de John Butt coordonne soigneusement cet ensemble enthouasiaste et bien équilibré pour un Messie qui se trouve où on l'attend.

Bruno Maury

Le site officiel du Festival Haendel du Château de Versailles : www.chateauversailles-spectacles.fr

Le site officiel des Talens Lyriques : www.lestalenslyriques.com

 

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