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20 janvier 2014

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Genre : musique religieuse

Jean-Sébastien BACH (1685-1750)

"Ach süβer Trost !" - Leipzig Cantatas

Hana Blazikova, soprano

Damien Guillon, alto

Thomas Hobbs, ténor

Peter Kooij, basse

 

Collegium Vocale Gent,

Direction Philippe Herreweghe

 

67'24, Phi / Outhere, 2012.

 

Une douce consolation

En vingt-sept ans de travail au service de la ville de Leipzig, Johann Sebastian Bach ne compose pas moins de deux cents cantates. On le sait, son contrat lui impose le rythme soutenu d'une cantate par semaine. Grâce aux moyens financiers de la ville et aux excellents musiciens qu'il a la chance d'avoir à disposition, il peut se permettre d'écrire des œuvres toujours plus ambitieuses et qui dépassent de loin le niveau habituel de la musique sacrée proposée pour les "occasions ordinaires". Le Collegium Vocale Gent, après déjà une quarantaine d'enregistrements consacrés au fameux cantor, s'intéresse cette fois-ci aux cantates composées lors de sa première année à Leipzig. Toutes plus belles les unes que les autres, les quatre œuvres sélectionnées offrent un somptueux panel de timbres et de couleurs.

Le sentiment de confort, de confiance, de sécurité que l'on peut ressentir à l'écoute d'un enregistrement est toujours fort appréciable, bien qu'assez rare finalement. C'est sans doute pourtant l’une des qualités premières de celui-ci. On perçoit en effet une grande maîtrise par cet ensemble dont personne ne saurait contester la légitimité ni l’expertise dans ce type de répertoire auquel il est rompu. Et ce d'autant plus que Philippe Herreweghe sait toujours s'entourer : les quatre solistes sont tous dans une justesse de l'interprétation qui semble proche de la perfection. Thomas Hobbes donne des accents plaintifs et déchirants au texte rude et violent du récit ''Die ganze Welt ist ein Hospital'' dans la cantate BWV25. Peter Kooij ne cesse de nous impressionner par ses vocalises toujours d'une grande clarté, d'une facilité presque déconcertante dans l'air ''Auf Gott steht meine Zuversicht'' de la cantate BWV138. Hana Blazikova donne à sa voix des couleurs harmonieuses et subtiles dans son air ''Wie zittern und wanken''. Le dialogue plein de questionnements et de doutes entre le hautbois de Marcel Ponseele et sa voix, leur conduite gracieuse de la phrase donne à cet air une très belle force de persuasion. La voix de l'alto Damien Guillon enfin se mêle avec charme au trio très pastoral qu'est ''Doch Jesus will auch bei der Strafe'', dont l'effectif de deux flûtes à bec et basson surprend agréablement.

Le chœur du Collegium Vocale confirme lui aussi sa réputation et mène avec brio des pages d'une grande virtuosité. Le texte très théâtral du ''Er kann und will dich lassen nicht'' lui offre ainsi la possibilité de dévoiler toutes les facettes de cette masse unifiée, puissante et rassurante qu'il forme. Les deux chœurs d'ouverture des cantates BWV 105 et 46 sont de véritables performances. La fugue de ''Schauet doch und sehet, ob irgendein Schmerz sei'' est  affirmée et décidée, touffue et bavarde, les accents sont forts de caractère. Le texte emprunt de colère est illustré par un chromatisme lié et ardu. Un beau souffle traverse ces airs et permet au contrepoint de se déployer avec force.

Mais ce beau souffle parcourt finalement non seulement ces passages mais bien l'enregistrement dans son ensemble, depuis le premier chœur ''Es ist nichts Gesundes an meinem Leibe'' auquel les cuivres ajoutent une nuance toute particulière, jusqu'au dernier choral, ''O groβer Gott von Treu'', simple et résigné. Philippe Herreweghe et son Collegium Vocale nous font partager avec générosité une musique qui ne demande qu'à être toujours redécouverte.

Charlotte Menant

Technique : belle indépendance des plans sonores

 

 

 

Affichage minimum recommandé : 1280 x 800

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