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mise à jour 20 janvier 2014
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Genre : musique vocale Musique pour les mariages et autres festivités
Georg BÖHM (1661–1733) : Mein Freund ist mein Johann Sebastian BACH (1685–1750) : Der Herr denket an uns BWV 196 Johann Christoph BACH (1642–1703) : Meine Freundin, du bist schön Johann Sebastian BACH : Quodlibet BWV 524
Mariana Flores, soprano Paulin Büngden, contre-ténor Fernando Guimarães, ténor Christian Immler, basse
Ensemble Clematis Leonardo García Alarcón, clavecin et direction
Ricercar 323, 2012, 68’05
"L'amour le plus parfait n'est pas le
mariage."
Quant à l’autre pièce profane, la cantate "Meine Freundin, du bist schön", elle est de Johann Christian Bach, cousin du père de Johann Sebastian. Gilles Cantagrel, dans sa note de présentation, la compare à un Singspiel dans lequel la bien-aimée doit rejoindre son futur époux ; il s’agit peut-être de l’œuvre la plus fascinante du disque. Le texte est construit en grande partie à partir d’extraits du Cantique des cantiques et s’achève avec des allusions au repas de noces. En son centre est une grande ciacona de près d’une dizaine de minute dans laquelle la fiancée pense à son promis — et "tout ce que a jeune fille se conte à elle-même d’images ardentes et joyeuses se traduit dans les multiples variations du violon", note le cousin Johann Ambrosius (le père de Johann Sebastian) dans la partition. De ces trois pièces, l’Ensemble Clematis livre une interprétation alliant beauté du son et sobriété. Les ensembles, à un par partie, ravissent l’auditeur par leur précision, leur netteté et la pureté du timbre ; il faut dire que tous les solistes brillent par cette qualité : la clarté. Ceci vaut pour Marianna Flores, soprano lumineux, mais aussi pour Philippe Favette, à qui échoit le rôle du fiancé dans la cantate de Johann Christoph Bach, et dont le timbre de basse est ferme, rassurant, mais point sombre. Le texte est à tout moment parfaitement bien articulé. La sobriété est ici partout, même dans le continuo. On peut d’ailleurs regretter qu’il n’y ait pas un je-ne-sais-quoi un peu fantaisiste, peut-être quelque chose de plus intense, voire incandescent. Par ailleurs, on aimerait aussi que le violon de Stéphanie de Failly soit mis un peu plus en avant dans la fameuse chaconne de la cantate de Johann Christoph Bach : il y joue un rôle de premier plan, et l’on aimerait en profiter davantage. Ces réserves ne doivent pas cependant masquer la réalité : la sobriété, en ces pages d’où est exclu tout italianisme, est la bienvenue ! Clematis réserve tout de même de grands moments, comme le chœur final de la cantate de Johann Sebastian Bach, "Ihr seid di Gesegneten des Herrn", où la grave apothéose qu’est celui de la cantate de Böhm, dans lequel les changements de tempos, parfaitement maîtrisés par Leonardo García Alarcón, font merveilles. Que dire encore de cet ineffable Quodlibet final ? Les interprètes s’amusent, oui, mais ils font aussi de la bien belle musique, et on leur sait gré de ne pas faire tourner ces douze minutes à la pure bouffonnerie, mais de savoir en extraire la substantifique moelle musicale — et si l’insertion du Quodlibet des Goldberg ne manque pas de faire sourire l’auditeur, ce n’est pas un sourire de malice ou de plaisanterie, mais un sourire de contentement, de satisfaction. Avec ce disque, Leonardo García Alarcón montre, s’il en était besoin, qu’il maîtrise aussi bien le répertoire baroque germanique que son contemporain italien et qu’il ne lui est point nécessaire de se trouver en des pages où son invention fait merveilles pour faire des merveilles — mais la réussite du Quodlibet que nous avons évoquée montre aussi que cette fantaisie a bien sa place ici. Alors, maestro, faites-nous plaisir : votre fantaisie, même chez Bach, ne la bridez pas trop !
© Ricercar
Technique : prise de son équilibrée
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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