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mise à jour 20 janvier 2014
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Genre : musique religieuse Jean-Sébastien BACH (1685-1750) Cantates
"Ich habe genug" BWV 82
"Komm, du süße
Todesstunde" BWV 161 : Récitatif "Der Schluss ist schon gemacht”
Georg Melchior Hoffmann
(ca. 1679–1715) ? Junko Takamaya, soprano Michael Feyfar, ténor Raitis Grigalis, basse
Kammerorchester Basel, dir.
Julia Schröder 63'31, Decca, 2012.
La Valer n'attend pas le nombre des années
Il commence avec la transcription de la fameuse BWV 82 "Ich habe genug" qui correspond à la pratique de l'époque puisque l'œuvre, composée comme chacun le sait à l'origine pour une tessiture de basse en 1727, fut reprise en 1731 et 1737 dans une version pour soprano, et en 1747 ou 1748 peut-être dans une version pour mezzo (sur laquelle la lumière musicologique doit encore être faite). On admire la déclamation ciselée des récitatifs à la scansion nuancée et la rondeur enveloppante du "Schlummert ein", angélique édredon ouaté. Scholl connaît son Bach depuis son enfance, et la familiarité qu'il entretient avec le langage du Kantor est toujours aussi confondante, effusion naturelle et retenue, changeante et complexe, ne reniant pas le souffle mélodique tout en accordant son importance au mot. Il y a dans ces phrasés une sorte d'évidence, et en dépit de la qualité de l'accompagnement du Kammerorchester Basel (en très nette infériorité typographique sur la jaquette comme les notes de programme, il faut d'ailleurs chercher à la loupe le nom de sa directrice Julia Schröder écrasée par les capitales scandant le nom d'Andreas Scholl), l'orchestre tout entier semble se contenter de soutenir, émerveillé et parfois rêveur, la prestation du chanteur. Les Sinfonias de la BWV 169 et 150 laissent pourtant entrevoir des cordes homogènes et opulentes, des attaques précises, un positif agile (les solistes obligés tomberont hélas au champ d'honneur en soldats inconnus), une couleur un peu terne, notamment du côté des bois. Mais revenons à notre voyage, celui d'Andreas Scholl, en nous arrêtant sur les escales qu'il nous réserve, tel ce "Gott soll allein mein Herz haben" au tétracorde descendant et à l'orgue obligé entêtant : Scholl invite l'auditeur à l'accompagner sur des rivages incertains, méandres souriants, sables mouvants, surprises de la vie, bien loin de la non moins excellente vision d'un Paul Esswood chez Harnoncourt, ce dernier se révèlant beaucoup plus décidé et vigoureux (Teldec). Et c'est pour ce regard de promeneur pensif qui se perd dans le tapis soyeux de cordes de la BWV 200 (en fait un arrangement de l'air "Dein Kreuz, o Bräutgam meiner Seelen" d'un oratorio de Gottfried Heinrich Stölzel), plus que pour la générosité ample de l'aria isolée "Schlage doch" trop démonstrative et saccadée qui clôt le disque - issue d'une cantate funèbre à présent réattribuée à Georg Melchior Hoffman accompagnée de clochettes - que l'on se laissera aller à l'abandon troublant de ce récital personnel et touchant.
Vidéo officielle de présentation © Decca, 2012
Technique : Prise de son claire et précise, avec la voix de Scholl bien en valeur.
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Affichage minimum recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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