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20 janvier 2014

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Genre : musique pour orchestre

Arcangelo CORELLI (1653-1713)

Concerto de Noël

Sonata XII en si bémol Majeur (arr. Schickhardt - Concerto Grosso n°5)

Sonata en fa Majeur (Concerti Grossi n°2, 4, 12)

Concerto Grosso n°10 en do Majeur

Sonata IV en fa Majeur (arr. Schickhardt - Concerti Grossi n°1, 2)

Concerto Grosso n°8 en sol mineur « Pour la nuit de Noël »

Concerto Grosso n°3 en ré mineur (original en do mineur)

 

Le Concert Français : Sébastien Marq & Hugo Reyne (flûtes à bec), Danny Bond (basson), Rainer Zipperling (violoncelle), Pierre Hantaï (clavecin et orgue).

52’05, Opus 111, enr. 1991

Corelli, Concerto grosso n°8 "Pour la nuit de Noël (Vivace)

L'avarice fait de bien beaux tableaux

"Il avait deux passions dominantes, l’avarice et les tableaux, mais seulement ceux qu’il pouvait obtenir sans payer. Sa garde robe était défraîchie, il allait toujours à pied, et donnait les prétextes les plus étranges pour expliquer à ses amis pourquoi il n’avait pas ce jour-là pris de voiture". Tel est le portrait peu laudatif que dresse Haendel de Corelli. Il est étrange que la musique ne trouve pas sa place parmi ses passions lorsque l’on sait de quelle fougue et de quelle virtuosité ses œuvres sont empreintes ; un musicien anonyme dira plus tard que « Je n’ai jamais rencontré un homme entraîné à ce point par la passion en jouant du violon comme Corelli. En général, ses yeux devenaient rouges de feu, roulant comme à l’agonie, ses traits distordus. Il s’investissait à un tel point dans ce qu’il faisait qu’il ne semblait plus être le même homme ». Là semble être la vraie personnalité de Corelli ; la densité de son existence se retrouve dans ses compositions toutes aussi virtuoses les unes que les autres et qui sont souvent l’aboutissement de modèles tels que la sonate ou encore le concerto grosso.

Comme bon nombre de compositeurs reconnus du XVIIIème siècle, Arcangelo Corelli fut victime de ce que l’on appellerait aujourd’hui le plagiat, acte qui était alors courant et tout à fait légal. C’est ce que fit Johann Christian Schickhardt, entre 1700 et 1725, en reprenant certains concerti qu’il transcrit pour flûte à bec et ce pour les mettre à la portée "d’honnêtes amateurs".

Reprenant certaines réécritures de Schickhardt et faisant leur propre arrangement, Sébastien Marq et Hugo Reyne magnifient ces œuvres qui requièrent une grande virtuosité technique mais aussi la capacité à s’exprimer par et avec son instrument. Tels d’espiègles volatiles virevoltant entre bois et nuées, les deux flûtistes se jouent des difficultés, dialoguent et se narguent avec une théâtralité déconcertante. Soutenus par le puissant basson aux accents champêtres de Danny Bond (Sonata en fa Majeur), ils s’élancent dans des courses folles où leurs jeux – qui pourtant diffèrent - se mêlent si parfaitement que l’on finit par ne plus savoir qui joue quoi. L’un entame un chromatisme avec élan, l’autre l’achève avec légèreté et le tout avec un grand naturel.

Combien y a-t-il d’instrument au juste ? Trois ? Deux ? Peut-être un seul alors. Telle est la pensée qui nous vient à l’esprit tant la musique avance et coule, déferle à nos oreilles charmées qui ne savent plus si elles entendent deux flûtes au son velouté ou peut être deux oiseaux tantôt rieurs, tantôt chagrins mais toujours en parfait écho. Sébastien Marq et Hugo Reyne s’épanouissent parfaitement et prennent plaisir à jouer ; un plaisir qu'ils communiquent à l’auditeur qui s’émerveille de la beauté de ces œuvres et du talent de ses interprètes. Le jeu des flûtistes est clair et précis, jamais l'un n’achève son trille avant l’autre. Le souffle est continu tel un vol, les respirations – s’il y en a – passent inaperçues. `

Courrez, donc mes amis, vous procurer ce trésor où l’on découvre de magnifiques arrangements des concertos de Corelli interprétés par des musiciens d’exception. Hugo Reyne a su trouver ici un jeu plus rebondi qu’à l’ordinaire. Sébastien Marq est égal à lui-même, toujours dans l’excellence et dans l’expression musicale poussée à son extrême. Les deux flûtistes sont supportés par un continuo allègre qui épouse leurs moindres nuances d’interprétation.

Isaure d'Audeville

Technique : bon enregistrement, pas de remarques particulières.

 

 

 

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