 Noëlle Spieth (Solstice, enr. 1990-2003) : la référence incontournable, avec 
des enregistrements qui ont mûri sur 13 ans, grâce à un courageux label 
indépendant. Sous les doigts agiles de Noëlle Spieth se déroule un incessant 
kaléidoscope d'images multicolores, car l'artiste aborde Couperin comme une 
peintre. Jamais les titres énigmatiques de chacune des pièces n'auront aussi 
bien porté leurs noms, véritables croquis sur le vifs, affectueux ou ironiques, 
sans jamais de méchanceté. Le maître mot de Noëlle Spieth est le mouvement et le 
contraste. Tour à tour capable de brosser de grouillantes tempêtes, d'aborder 
les mouvements en style luthé avec émotion et pudeur, la claveciniste émeut et 
surprend à chaque note. "La Convalescente" dégage une intense souffrance 
contenue, "L'Epineuse" suspend son vol, "La Pantomine" claudique de façon 
comique... Et même dans les mouvements les plus légers et rapides transparaît 
toujours une pensée réfléchie, posée, généreuse ; une volonté d'interpeller 
l'auditeur, de dialoguer avec lui, d'attendre en retour un regard soit amusé, 
soit compatissant. Ajoutons que les conseils et la partition de Couperin sont 
scrupuleusement et magnifiquement respectés. Une intégrale à posséder 
absolument, et qui a détrône Scott Ross dans notre cœur, c'est dire !
 
Noëlle Spieth (Solstice, enr. 1990-2003) : la référence incontournable, avec 
des enregistrements qui ont mûri sur 13 ans, grâce à un courageux label 
indépendant. Sous les doigts agiles de Noëlle Spieth se déroule un incessant 
kaléidoscope d'images multicolores, car l'artiste aborde Couperin comme une 
peintre. Jamais les titres énigmatiques de chacune des pièces n'auront aussi 
bien porté leurs noms, véritables croquis sur le vifs, affectueux ou ironiques, 
sans jamais de méchanceté. Le maître mot de Noëlle Spieth est le mouvement et le 
contraste. Tour à tour capable de brosser de grouillantes tempêtes, d'aborder 
les mouvements en style luthé avec émotion et pudeur, la claveciniste émeut et 
surprend à chaque note. "La Convalescente" dégage une intense souffrance 
contenue, "L'Epineuse" suspend son vol, "La Pantomine" claudique de façon 
comique... Et même dans les mouvements les plus légers et rapides transparaît 
toujours une pensée réfléchie, posée, généreuse ; une volonté d'interpeller 
l'auditeur, de dialoguer avec lui, d'attendre en retour un regard soit amusé, 
soit compatissant. Ajoutons que les conseils et la partition de Couperin sont 
scrupuleusement et magnifiquement respectés. Une intégrale à posséder 
absolument, et qui a détrône Scott Ross dans notre cœur, c'est dire ! 
 Scott Ross 
(Stil, enr. étés 1977 et 1978) : avec l'intégrale des sonates de Scarlatti, 
voilà le grand leg de ce claveciniste qui nous a quitté trop tôt. Une version 
très intérieure, reflet de la maladie de Scott, et un face à face impressionnant 
entre deux personnalités somme toute très proches. Deux mélancolies qui se sont rejointes le temps de deux 
étés. Nostalgique, rêveur, poète, Ross sculpte chaque note avec humilité. Ni 
vif, ni hésitant, son interprétation s'avère d'un naturel inimitable, que 
certains cependant déclineront pour moins de retenue et des contrastes plus 
marqués. Une version intimiste, presque murmurante, émouvante pour ceux qui 
prendront le temps de s'y plonger.
 Scott Ross 
(Stil, enr. étés 1977 et 1978) : avec l'intégrale des sonates de Scarlatti, 
voilà le grand leg de ce claveciniste qui nous a quitté trop tôt. Une version 
très intérieure, reflet de la maladie de Scott, et un face à face impressionnant 
entre deux personnalités somme toute très proches. Deux mélancolies qui se sont rejointes le temps de deux 
étés. Nostalgique, rêveur, poète, Ross sculpte chaque note avec humilité. Ni 
vif, ni hésitant, son interprétation s'avère d'un naturel inimitable, que 
certains cependant déclineront pour moins de retenue et des contrastes plus 
marqués. Une version intimiste, presque murmurante, émouvante pour ceux qui 
prendront le temps de s'y plonger.
 Christophe 
Rousset (Harmonia Mundi, enr. 1993-1995) : le son du clavecin est très clair 
et cristallin dans cette lecture spontanée et parfois violente, plus à l'aise 
dans la conversation que dans le non-dit. Ce Couperin-ci est libre, fougueux et 
malcommode ; séduit par sa franchise, son expressivité, sa force. Certes, ce 
n'est pas le toucher le plus suggestif qui soit, mais l'enregistrement de 
Rousset est assurément à connaître. Tout le contraire de Ross, sans atteindre la 
brusquerie de Borgstede (cf. infra).
 Christophe 
Rousset (Harmonia Mundi, enr. 1993-1995) : le son du clavecin est très clair 
et cristallin dans cette lecture spontanée et parfois violente, plus à l'aise 
dans la conversation que dans le non-dit. Ce Couperin-ci est libre, fougueux et 
malcommode ; séduit par sa franchise, son expressivité, sa force. Certes, ce 
n'est pas le toucher le plus suggestif qui soit, mais l'enregistrement de 
Rousset est assurément à connaître. Tout le contraire de Ross, sans atteindre la 
brusquerie de Borgstede (cf. infra). 
 Olivier 
Baumont (Erato, enr. 1992-1995) : avec Olivier Baumont, le suicide n'est pas 
loin dans les grandes pages nostalgiques de Couperin. Triste et 
introspectif, l'artiste soupire et languit à n'en plus finir, transformant les 
pièces de clavecin en poignantes Leçons de Ténèbres. En revanche, Beaumont 
s'avère un peu brouillon dans les passages plus emportés qu'il interprète avec 
malice, et manque 
malheureusement de clarté dans les passages écrits en style luthé. En outre, il 
dévie des ornements strictement notés par Couperin. Une version inégale, 
belle et très sombre.
 Olivier 
Baumont (Erato, enr. 1992-1995) : avec Olivier Baumont, le suicide n'est pas 
loin dans les grandes pages nostalgiques de Couperin. Triste et 
introspectif, l'artiste soupire et languit à n'en plus finir, transformant les 
pièces de clavecin en poignantes Leçons de Ténèbres. En revanche, Beaumont 
s'avère un peu brouillon dans les passages plus emportés qu'il interprète avec 
malice, et manque 
malheureusement de clarté dans les passages écrits en style luthé. En outre, il 
dévie des ornements strictement notés par Couperin. Une version inégale, 
belle et très sombre. 
 Blandine 
Verlet (Astrée, enr. 1976-1980) : exit Olivier Baumont et son spleen 
lugubre, voici Blandine Verlet, virtuose, gracieuse, élégante. Infiniment 
virtuose, gracieuse et élégante... Seulement virtuose, gracieuse et élégante. 
Les "Barricades Mystérieuses" sont magnifiques de couleur mais plates de 
mystère, et Blandine semble poursuivie par un lion et pressée d'attraper son 
train. Pourquoi tant de hâte et de bousculade dans "La Convalescente" ou "Les 
Lys naissants" ? Avec Verlet, Couperin peine à se différencier de ces 
successeurs galants, les "petits maîtres" Dandrieu, Balbastre ou Duphly. Une 
légèreté pardonnable devant tant de charmes, pour un Couperin de cour proche de 
ses Concerts royaux.
 Blandine 
Verlet (Astrée, enr. 1976-1980) : exit Olivier Baumont et son spleen 
lugubre, voici Blandine Verlet, virtuose, gracieuse, élégante. Infiniment 
virtuose, gracieuse et élégante... Seulement virtuose, gracieuse et élégante. 
Les "Barricades Mystérieuses" sont magnifiques de couleur mais plates de 
mystère, et Blandine semble poursuivie par un lion et pressée d'attraper son 
train. Pourquoi tant de hâte et de bousculade dans "La Convalescente" ou "Les 
Lys naissants" ? Avec Verlet, Couperin peine à se différencier de ces 
successeurs galants, les "petits maîtres" Dandrieu, Balbastre ou Duphly. Une 
légèreté pardonnable devant tant de charmes, pour un Couperin de cour proche de 
ses Concerts royaux.
 
 Michael 
Borgstede (Brilliant Classics, enr. 2004-2005) : L'un des deux clavecins 
utilisés, copie d'un Rückers 1638 est dur pour les arabesques du 
maître et traduit bien le côté brut de cet enregistrement. Le style est assuré, 
un peu trop appuyé, refusant délibérément tout doute, avec des ornements d'une 
virtuosité mécanique. Une vision lourde et carrée qui ne correspond guère à 
notre attente d'un Couperin timide, attentif aux autres et plein d'humour. Borgstede, c'est un peu le Lully interprété par Rheinhardt Goebel dans 
Le Roi 
danse... Et la tendresse, bordel ! Petit prix qui en tentera certains 
cependant, adeptes d'un clavecin mitrailleur.
 Michael 
Borgstede (Brilliant Classics, enr. 2004-2005) : L'un des deux clavecins 
utilisés, copie d'un Rückers 1638 est dur pour les arabesques du 
maître et traduit bien le côté brut de cet enregistrement. Le style est assuré, 
un peu trop appuyé, refusant délibérément tout doute, avec des ornements d'une 
virtuosité mécanique. Une vision lourde et carrée qui ne correspond guère à 
notre attente d'un Couperin timide, attentif aux autres et plein d'humour. Borgstede, c'est un peu le Lully interprété par Rheinhardt Goebel dans 
Le Roi 
danse... Et la tendresse, bordel ! Petit prix qui en tentera certains 
cependant, adeptes d'un clavecin mitrailleur.
 
 Kenneth 
Gilbert (Harmonia Mundi, enr. 1970-1971) : la première intégrale, que l'on 
saluera pour son côté pionner. Hélas, ce Couperin-ci est rude, professoral et 
austère. Pour tout dire, ennuyeux et froid. C'est la Cour de Marbre, Mme de 
Maintenon, et l'Allemagne calviniste. Les sanguines de Watteau se transforment 
en gravures de Dürer...
  Kenneth 
Gilbert (Harmonia Mundi, enr. 1970-1971) : la première intégrale, que l'on 
saluera pour son côté pionner. Hélas, ce Couperin-ci est rude, professoral et 
austère. Pour tout dire, ennuyeux et froid. C'est la Cour de Marbre, Mme de 
Maintenon, et l'Allemagne calviniste. Les sanguines de Watteau se transforment 
en gravures de Dürer...