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20 janvier 2014

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Genre : musique pour orchestre

"La lira di Napoli"

Joseph Haydn
Concerto n°3 en sol majeur, Hob.VIIh:03
Nocturne en fa majeur, Hob.II: 26
Nocturne en ut majeur, Hob.II:32

Anonyme attribué à Mozart

Concerto en fa majeur pour deux lire organisées

Vincenzo Orgitano
Symphonie n°3 en ré majeur

Ignaz Pleyel
Nocturne en ut majeur, B.202.5 

 

Ensemble Baroque de Limoges

Direction Christophe Coin

 

66'35, Laborie Classique, 2012.

Guinguette dans une cour royale

Dès les premières mesures du Notturno pour 2 lyres organisées de Haydn, qui ouvre cet ensemble, le ton est donné : nous sommes dans la joyeuse Italie, celle du Sud, celle où les villes et villages se réveillent le soir et où les ruelles résonnent de voix et de musique, où le peuple oublie la touffeur lancinante de la journée en renouant avec une sociabilité bruyante et chantante. Le roi de Naples Ferdinand IV (1751-1825) se prit d’intérêt pour cet instrument hybride combinant une vielle à roue et un orgue de petite taille, peut-être à cause de son attachement au petit peuple napolitain qui, malgré maintes tribulations et l’arrivée des Bonaparte sur le trône des Deux-Siciles, lui resta fidèle. C’est pour lui que Haydn composa quelques concertos pour vielles organisées. Or, que dire de cet instrument étrange, dont le son hésite entre l’accordéon de la fin du XIXe, la vielle des paysans du Berry et l’orgue mécanique ? Pas grand-chose, si ce n’est que l’on comprend le peu d’intérêt que lui vouèrent la plupart des grands compositeurs, Haydn et Pleyel mis à part. Pourtant, l’écoute est loin d’être désagréable, et les petits concertos proposés sont tout à fait agréables et plaisants ne parvenant toutefois pas à s'élever au-dessus de la musique de divertissement de la fin du XVIIIe siècle, à l'honnête superficialité.

En dépit du matériau qui nous laisse sur notre faim, saluons l’attachement de l’Ensemble Baroque de Limoges à faire découvrir au public la lyre organisée et son (mince) répertoire, et tout particulièrement le travail des trois solistes, Matthias Loibner, Tobie Miller et Thierry Nouat, virtuoses d’un instrument qui n’est quasiment plus enseigné... Pointons également la direction souple, précise de Christophe Coin qui cumule avec une aisance manifeste les talents de violoncelliste, gambiste et chef d’orchestre.Les attaques nettes et lumineuses des deux Nocturnes et du Concerto écrit par Haydn rendent sensible la patte du maître : vivacité, profondeur, équilibre harmonieux. La Synfonie d’Orginato laisse transparaître au contraire une certaine mollesse, pas au sens proprement péjoratif du terme, mais plutôt comme une légère dessicature que serait due au confinement d’une cour princière, un peu engoncée dans son étiquette fatiguée. Mais avec le Nocturne de Pleyel, nous retrouvons cette vivacité d’ensemble, un peu populaire, un peu facile parfois, mais réellement charmante. Voici donc un enregistrement optimiste,disque gai et sympathique qui séduira peut-être plus un public amateur de musiquette populaire et simple en train de jouer au trictrac que ceux qui regrettent la sévérité complexe d'un bon vieux contrepoint...

Hélène Toulhoat

Technique : Prise de son équilibrée et chaleureuse.

 

 

 

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