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mise à jour 6 janvier 2014
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Jean-Philippe Sarcos : "La joie dans la musique baroque"
L'Extase de Sainte Thérèse du Cavalier Bernin (1652), Sainte-Marie-de-la-Victoire, Rome. © Wikimedia Commons
Le concert de ce soir rassemble trois œuvres dans lesquelles la joie tient une place fondamentale. La joie. Selon les époques, les contextes, les systèmes de pensées, ce mot revêt des significations bien différentes. Aujourd’hui, si les émissions de télévision font de plus en plus appel à l’humour et à la fantaisie, si l’on plaisante sur tous les sujets, si l’on aime à rire de toutes les questions, même des plus sérieuses, l’apparente joie que toute cette agitation procure reste bien éloignée de la joie que veulent nous faire partager Bach, Buxtehude et Telemann dans les œuvres que nous allons entendre. Pour ces trois musiciens, comme pour leurs contemporains, la musique sacrée doit être baignée de joie, une joie profonde et inaltérable qui provient de la Foi. A l’époque baroque, la société est chrétienne, elle considère la mort comme un passage vers la vie éternelle. Elle ne cherche pas à la cacher, n’agit pas comme si elle n’existait pas. Dans leur immense majorité les hommes croient à l’Incarnation, à la Résurrection et à la Rédemption. C’est cela qui, en donnant son sens à leur vie et à l’Histoire, leur procure la joie, ce sentiment exaltant et profond mais aussi serein et confiant qui illumine tout l’être. Et les luthériens de Leipzig, Hambourg ou Lübeck reprennent à leur compte cette pensée de leur réformateur : "Dieu n’aime pas les esprits tristes. Il n’a pas envoyé son Fils pour nous rendre mélancoliques mais pour nous rendre joyeux. Là où règne cette joie de l’esprit, le cœur est tout pénétré par la foi en Jésus-Christ."
L'Extase de Sainte Thérèse du Cavalier Bernin - détail (1652), Sainte-Marie-de-la-Victoire, Rome. © Wikimedia Commons L’Extase de Sainte Thérèse du Bernin et le choral du Veilleur de la cantate BWV 140 de Bach L’Extase de Sainte Thérèse est aussi appelée Transverbération pour indiquer que la joie incommensurable de Sainte Thérèse provient de son union mystique au Verbe de Dieu : Jésus-Christ. Toutes choses égales par ailleurs, cette sculpture du Bernin peut-être rapprochée du choral du Veilleur de Bach, le n°4 de la cantate BWV 140. Le Bernin est italien, Bach est allemand du Nord mais c’est la même joie qui est exprimée. Une immense joie intérieure qui déborde à l’extérieur. Une joie qui provient de l’union de l’âme au Christ, cette union étant elle-même sans cesse comparée à l’union de l’épouse et de l’époux.
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