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mise à jour 6 janvier 2014
| Chronique Concert Virgilio Mazzocchi, Vêpres à la Vierge, Cantus Cölln, Concerto Palatino, dir. Konrad Junghänel
Konrad Junghänel - D.R.
Virgilio Mazzocchi
Vêpres à la Vierge
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pièces sacrées de Giacomo Carissimi, Girolamo Alessandro Frescobaldi,
Gioanpietro del Buono
Johanna Koslowsky, Mechthild Bach (sopranos) Elisabeth Popien (alto) Henning Voss (contre-ténor) Hans Jörg Mammel, Wilfried Jochens (ténors) Wolf Matthias Friedrich (baryton) Markus Flaig (basse)
Concerto Palatino Cantus Cölln Direction Konrad Junghänel 10 Février 2009, Auditorium du Louvre, Paris.
Laetatus sum C'est à un programme rare, et que Konrad Junghänel a déjà gravé avec succès au disque (Harmonia Mundi) que nous a convié ce Printemps du Baroque du Musée du Louvre. Frère de Domenico Mazzocchi, célèbre pour ses madrigaux, Virgillio fut maître de chapelle de la Capella Giulia du Vatican de 1629 à 1646 et composa bon nombres de pièces tant sacrées que profanes. Konrad Junghänel a reconstruit un office en suivant la pratique liturgique du temps, puisant dans 5 psaumes à double choeurs et un Magnificat du recueil mazzocchien Psalmi vespertini binis concinendi de 1648, complétés d'antiennes et de pièces instrumentales de contemporains. Le Cantus Cölln fait valoir une vocalité rigoureuse, d'une austère verticalité dans les psaumes de Mazzocchi. Palestrina et Lassus ne sont pas loin de ces masses au contrepoint fouillé, où l'accompagnement instrumental discret des violes est rehaussé de temps à autre par la couleur ronde des trombones et cornets du Concerto Palatino. L' Excelsus super omnes gentes du Laudate Pueri Dominum est remarquable de par ses entrées fuguées, le Quis sicut Dominus qui suit majestueux et opulent, de même que le Gloria Fili. Le Lauda Jerusalem quant à lui permet à Junghänel de se libérer un peu du stilo antico grâce à un Amen fleuri. Enfin, le Magnificat conclusif, massif et virtuose, possède un Fecit potentiam d'une puissance redoutable. Pourtant, la beauté de ce concert proviendra surtout des admirables antiennes, au style plus moderne et aux effectifs solistes. On goûte un Surge amica est à 3 voix, d'après Mazzocchi (adapté d'un de ses concerts sacrés) d'une grande douceur accompagné avec délicatesse au théorbe, un Salve Regina de Carissimi douloureux et nuancé dans sa fusion des voix (Ad te clamamus particulièrement poignant). La Canzona de Frescobaldi offre l'opportunité à Bruce Dickey de dévoiler un cornet disert et élégant, tandis que cuivres et cordes dialoguent en un duel à fleurets mouchetés. On signalera aussi la 3ème sonate sur l'Ave Maris Stella de Del Buono avec des dissonances et des chromatismes étonnants. La direction de Konrad Junghänel, sobre et d'une grande intériorité, accentue l'impression de ferveur ample qui se dégage des Psaumes de Mazzocchi. L'on pourra parfois regretter qu'il résiste à la tentation d'une ornementation plus abondante, à l'utilisation plus fréquente des cuivres colla parte qui aurait donné plus de luxuriance à l'ensemble et à la spatialisation plus marquée des deux chœurs. Mais cette vision sereine et équilibrée, lumineuse et fluide, d'une humilité souriante est assurément une réussite.
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Affichage recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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