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mise à jour 6 janvier 2014
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Chronique Festival José de Nebra, Amor aumenta el valor Los Musicos de su Alteza, dir. Luis Antonio Gonzalez
Luis Antonio Gonzalez - DR
José de Nebra (1702-1768)
Amor aumenta el valor
Horacio – Maria Eugenia Boix – soprano Clelia – Ana Maria Otxoa – soprano Porsena – Marta Infante – mezzo-soprano Livio – Agnieszka Grzywacz – soprano Porcia – Soledad Cardoso – soprano Calfurnia – Eugenia Enguita – soprano Mimo – Iñigo Casali – ténor
Los Musicos de su Alteza Dir. Luis Antonio Gonzalez
Vendredi 24 Août 2012, 21h, Centre Culturel Joël Le Theule, Sablé, dans le cadre du Festival de Sablé
Pendant une des soirées qui ponctuèrent ces cérémonies fut la représentation de l’opéra composite Amor aumenta el valor (l’Amour augmente le courage) dont le livret fut l’œuvre d’un des plus grands dramaturges espagnols José de Cañizares. L’intrigue ne diffère pas des longues et sempiternelles adaptations de l’Urbe condita de Tite-Live, mais dans la Rome de Coclès, de Clélie et de Porsenna, on est bien loin de toute cette intrigue mélodramatique et morale. Les personnages historiques deviennent des symboles mêmes de ce que l’amour a comme nuances, depuis le tyrannique amour forcé et sollicite, jusqu’au plus parfait amour réciproque.
Los Musicos de Su Alteza - DR A Sablé, c’est simplement le premier acte, composé par José de Nebra qui est donné par Luis Antonio Gonzalez et Los Musicos de Su Alteza. Et bizarrement ce qui aurait pu être une mutilation vouée aux gémonies du baroqueux traditionnel, fonctionne, grâce au génie de Nebra, comme une œuvre à part entière. En effet, Nebra rend ce premier acte de l’Amor aumenta el valor empreint de toutes les formes de baroque. Avec la palette des émotions, Nebra joue sur toutes les nuances, et rend sensible à la fois la tendresse, la mélancolie, le regret, le marivaudage et l’indifférence. Pour un acte introductif c’est un véritable coup de force. Ce que l’incroyable Luis Antonio Gonzalez et Los Musicos de su Alteza ont accompli sans faillir une seule fois dans la cohérence, la couleur et les phrasés ont abouti à donner son envergure à cet acte isolé. Nous retrouvons en concert, non pas les marbres hiératiques de l’Histoire Romaine, mais l’âme profonde des sentiments. Même si parfois les cordes subissent un peu le contrecoup de la température et crissent un peu, le résultat est remarquable, énergique et splendide. Nous en restons pantois tellement l’interprétation des Musicos de su Alteza se surpasse au concert par rapport au disque. Un orchestre qui subit l’injuste rigueur des froides constipations financières du Sud de l’Europe et qui démontre aisément que l’Espagne n’a pas perdu l’éclat de ses couleurs. Côté solistes, la distribution change un peu par rapport au CD que nous avions chroniqué (Alpha). C’est dans le rôle héroïque d’Horacio que la jeune et talentueuse Maria Eugenia Boix se produit à Sablé avec un soprano nuancé, parfois fragile au point d’en être merveilleux, ce qu'elle démontre dans le duo incroyable "Prestad aliento" avec Clelia. Dans le rôle de la vertueuse fille de Rome, Ana Maria Otxoafait montre d'un soprano qui surpasse largement la portée de bien de chanteuses dont la célébrité handicape parfois certains programmes, l’air de haute voltige "sopla el Boréas irritado" est chanté avec la même célérité que le vent dont il prend la source. Nous insistons aussi sur le jais, le velours profond, les graves d’obsidienne et de feu de Marta Infante dans le rôle de Porsena et notamment son air aux écarts redoutables "Mas fácil sera al viento", une voix à suivre sans aucun doute et on l’attend dans des rôles tels Polisseno ou Radamisto. Le malheur d’avoir qu’un acte de cet opéra composite est que certains rôles ne sont qu’à peine esquissés et la voix de certains chanteurs ne donne que fort peu de leur notables capacités et c’est pour cela que malgré tout nous mentionnons les soprani Agnieszka Grzywacz qui campe un Livio dramatique ; l’incroyable Soledad Cardoso dans une Porcia raffinée et digne ; et Eugenia Enguita en splendide Calfurnia picaresque. Un des plus beaux airs revient à Iñigo Casali, superbe ténor qui rend un Mimo humoristique et quasiment cynique dans "Vuela hacia alli". Sous les longs voiles bruns de la nuit, calmes et clairs, un insecte de lumière courrait sur le dos reptilien des berges de Sarthe. Tels deux serpents qui s’accouplent entre les roseaux irisés, la route vers Solesmes et la Sarthe oscillaient en rythme alors qu’au loin l’immense cube de jais de l’abbaye sonnait déjà le glas du Nadir. La lune était proche du cœur stellaire, minuit allait sonner.
Vue de Sablé © Office du tourisme de Sablé-sur-Sarthe Le lendemain, à l’éveil du matin clair, ponctué des gouttes de soleil qui réveillaient la torpeur des verdâtres reflux et des pêcheries heureuses. Au fond Sablé était un ru qui pointillait ses notes au rythme du soleil. Le vent s’était levé, la musique déploya ses ailes, et, nous arrachant brutalement au milieu des notes ailées de Rinaldo Alessandrini, vers Paris une flèche d’acier traversa les champs et les prés.
Nos journées à Sablé
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Affichage recommandé : 1280 x 800 Muse Baroque, le magazine de la musique baroque tous droits réservés, 2003-2014
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